"Nous maintenons la mise en service en 2016", déclare Antoine Ménager, directeur EDF du chantier EPR. Il faudra "plusieurs mois" pour refabriquer 46 "consoles", des boîtes métalliques sur lesquelles doit prendre appui le futur pont de manutention du réacteur, et qu'EDF a décidé de "remplacer en totalité" en raison de "défauts", précise une porte-parole d'EDF.
L'ASN confirme que cela signifie que cette suspension des travaux de bétonnage va durer plusieurs mois. "Le bétonnage du bâtiment réacteur ne peut pas reprendre avant que les consoles soient remplacées et contrôlées", souligne l'ASN.
"EDF a pris la décision de remplacer toutes les consoles. On a un nombre de défauts très importants et parmi eux des défauts qu'on considère inacceptables pour supporter le pont polaire", ajoute M. Ménager. L'électricien va essayer de réorganiser le chantier pour avancer certains travaux qui devaient être effectués après la pause du dôme du réacteur qui n'aura pas lieu à l'été comme annoncé encore il y a quelques mois, a-t-il précisé.
Le 1er mars EDF avait annoncé avoir interrompu le bétonnage en raison de défauts dont l'ampleur et la gravité étaient en cours d'examen. L'électricien expliquait avoir détecté "des défauts" sur ces "consoles", disposées sur toute la circonférence de l'enceinte interne du bâtiment réacteur et destinées à soutenir le futur pont de manutention du réacteur.
Ce pont qui pivotera à l'horizontale en glissant le long des parois de ce bâtiment cylindrique doit notamment servir à placer et sortir les combustibles de la cuve, selon Greenpeace. EDF a suspendu le bétonnage de sa propre initiative, avait précisé début mars le gendarme du nucléaire qui a déjà demandé à deux reprises sa suspension depuis le début du chantier en 2007.
EDF a annoncé à deux reprises un report de la mise en service de l'EPR à Flamanville qui a pris un retard de 4 ans. Le bâtiment réacteur a presque atteint sa hauteur finale. Le génie civil du chantier est terminé à 90%, selon EDF. C'est l'électro-mécanique qui prend le relais. Le coût de ce réacteur, censé être une vitrine à l'exportation, a quasi doublé à 6 mds euros contre 3,3 mds en 2005.
Source : batirama.com / AFP