Monique Montal vit et travaille dans une petite commune de 280 habitants près de Figeac dans le Lot. Ici, on cuit le pain au feu de bois, les champs de moutons cernent la maison. L’endroit figure toujours en zone « blanche » : pas d’internet ni de téléphone portable.
Conjoint-salarié dans l’entreprise familiale de charpente-couverture-zinguerie, cette femme dirige depuis 2008 la FFB de son département. Elle vient de prendre la tête des 88 Groupes de Femmes, devenant ainsi la porte parole de quelques 3000 adhérentes.
« Nous sommes de plus en plus nombreuses, se félicite-t-elle. Le dernier groupe a été créé en septembre dans le Morbihan et compte déjà plus de 30 membres actifs. » Autre satisfaction, l’évolution des effectifs de l’école supérieures des jeunes dirigeants du bâtiment (ESJDB) dont la promotion 2010-2011 comptait plus de 30% de femmes. « Je vois aussi de plus en plus de femmes opérationnelles techniquement sur les chantiers », se réjouit-elle.
Rien de prédisposait Monique Montal à prendre de telles responsabilités. Esthéticienne de formation, elle a exercé ce métier pendant plus de 10 ans, avant de rejoindre la TPE de 8 salariés dirigée par son mari, d’abord à mi-temps, puis à temps complet.
« Dès le départ, j’ai choisi le statut de conjoint salarié. Mon mari est un homme très ouvert, pour lui ça coulait de source que je sois rémunérée. Nos tâches ont toujours été bien définies. C’est important quand on travaille en couple de ne pas empiéter sur le travail de l’autre. Chacun ses prérogatives. »
C’est en 1994, que l’entreprise familiale adhère à la FFB du Lot. « J’avais besoin d’apprendre, de comprendre, de partager mes expériences. » Une soif de connaissance qui passe par de nombreuses formations, d’abord à la chambre de métiers puis à la Fédération : paie, gestion, secrétariat, ressources humaines…
Monique Montal a aussi très vite rejoint le groupe des femmes de son département. « On se rencontre, on échange, on mutualise nos savoir-faire, on trouve ensemble des solutions à nos problèmes. Si l’obligation du choix d’un statut depuis 2007 a fait avancer la reconnaissance des femmes qui travaillent avec leur mari ou concubin, il reste encore beaucoup à faire, notamment en cas de séparation ou de divorce. »
C’est sans doute ce qui l’a motivé à prendre la présidence des Groupes Femmes au niveau national. Une fonction qui la pousse régulièrement sur le devant de la scène. « Je prends des cours de coaching pour apprendre à m’exprimer en public, à rédiger mes discours, confie t-elle. Ce n’est pas évident mais j’apprends beaucoup sur moi-même. »
Monique Montal se montre très combative lors de ses interventions, comme dernièrement lors du Sommet de l’Immobilier (lire en page 10). Elle ne bataille pas seulement pour la reconnaissance des femmes qui « ne sont pas encore assez représentées dans les instances ».
Elle se bat aussi et surtout pour la pérennité des entreprises du bâtiment dénonçant toujours fermement le régime des auto entrepreneurs et la loi LME sur la réduction des délais de paiement qui met à mal la trésorerie des entreprises.
Céline Jappé
A 48 ans, Monique Montal est maman de deux grands enfants de 18 et 17 ans. Outre son emploi dans l’entreprise familiale et ses mandats à la tête de la FFB du Lot et des Groupes Femmes, elle est administrateur à la CCI du Lot, élue au conseil des Prud’hommes de Cahors et membre du comité consultatif régional de la SMABTP. Rien que ça ! Comment fait elle pour mener tout cela de front. ?
« Il est important pour l’équilibre de garder du temps pour soi. Tous les matins avant le petit déjeuner, je vais marcher 40 minutes, un bol d’air indispensable pour bien commencer ma journée. Et tous les jeudis soirs avec mon mari, nous prenons des cours de danse de salon. Ça nous détend, nous vide l’esprit. On a besoin de ces coupures pour repartir de plus belle. »
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Je suis étudiante et je mène un travail de recherche sur les femmes travaillant dans le bâtiment, serait il possible d'avoir une adresse mail pour contacter Mme Montal ? Je vous remercie