Au premier semestre, le groupe, numéro 3 français du BTP derrière Bouygues et Vinci, a dégagé un bénéfice net de 260 millions d'euros, alors qu'il avait perdu 8 millions en 2020. Sa performance est inférieure de 30 millions d'euros par rapport à 2019, une année "particulièrement dynamique dans tous les métiers", rappelle Eiffage.
Sur les cinq dernières années, seul 2019 fait mieux au niveau du bénéfice net. Le chiffre d'affaires s'est établi quant à lui à 8,7 milliards d'euros, en hausse de 1,9% par rapport à 2019. Il a rebondi de 25,8% par rapport au premier semestre 2020, dont la chute avait été liée aux conséquences des mesures contre le Covid-19.
Les deux grandes branches d'activité d'Eiffage, les chantiers de BTP et les concessions autoroutières, connaissent toutefois des dynamiques différentes. Porté par "un carnet de commandes historiques fin 2020", la branche "travaux" a dépassé son niveau de 2019. Elle a été portée par les infrastructures et la branche "Energie systèmes", alors que la construction est en baisse par rapport son niveau de 2019.
A la fin juin, le carnet de commandes était en baisse de 3%, mais assurait toujours 13 mois d'activités à Eiffage. Le groupe reste "vigilant" sur le coût et l'approvisionnement des matériaux, où la situation est moins inquiétante qu'en début de l'année, ainsi que sur celui de la main d'oeuvre, a expliqué au cours d'une conférence pour les analystes Benoît de Ruffray, le PDG.
"Il faut faire attention à ne pas prendre trop d'activités" de chantiers et "ne pas réussir à mettre les équipes derrière: on est donc plus sélectif" dans les recherches de contrats, a-t-il continué. A l'inverse des travaux, "les concessions ont continué à être affectées par les limitations de déplacements", note le groupe dans le communiqué.
Le trafic sur les autoroutes APRR est encore en baisse de 17,1% sur deux ans. Pour le reste de l'année, le groupe ne pense pas pouvoir atteindre le même résultat opérationnel qu'en 2019, malgré "une augmentation sensible", par rapport à 2020. Par ailleurs, Eiffage a annoncé sa décision de devenir l'actionnaire unique d'A'liénor en faisant usage de son droit de préemption sur les 35% du capital d'A'liénor détenu par Sanef.
A'liénor est le concessionnaire de l'autoroute A65 qui relie la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques. Le montant de la transaction, qui comprend aussi l'acquisition de 100% de l'exploitant, Sanef Aquitaine, s'élève à 222 millions d'euros, financés par la trésorerie disponible d'Eiffage. "Le co-actionnaire d'A'liénor était vendeur, et on a saisi l'occasion. Ensuite, il était important pour nous de prendre aussi le contrôle de la société d'exploitation" a expliqué M. de Ruffray. fs/mra/eb
Légende : Eiffage Construction a remporté un marché de rénovation de près de 700 logements répartis sur 2 cités-jardins près de Valenciennes©BLAU