La RT 2012 et le label BBC exigent une enveloppe intégrant une isolation thermique renforcée avec un traitement systématique des ponts thermiques.
A cela s’ajoute une étanchéité à l’air soignée empêchant les infiltrations d’air parasites (< à 0,6 m³/h.m² en BBC). La ventilation est un poste important car il traite un air extérieur indispensable à la qualité d’air intérieur et représente de fortes déperditions.
D’où la progression dans le neuf de systèmes de ventilation de type simple flux avec production thermodynamique d’ECS ou double flux avec récupération d’énergie.
La RT 2012 fait entrer dans son moteur de calcul la VMC double-flux avec récupérateur sur air extrait et la VMC simple flux hygroréglable B, mais pas les systèmes avec échangeur double flux individuel dans les logements collectifs, les systèmes double flux thermodynamiques et les systèmes multifonctions, qui bénéficient cependant de la possibilité du titre V.
Pour être optimale une installation sera réalisée dans un endroit accessible avec des bouches d’extraction placées en face des portes des salles d’eau. Les moteurs de ventilation doivent être de type basse consommation pour ne pas pénaliser la consommation des postes auxiliaires.
D’autres variantes pourront être mises en œuvre telles que le puits canadien ou la PAC sur air extrait.
Daniel Baudouin Directeur France d’Aldes et vice-président d’Uniclima |
Aujourd’hui, la VMC simple flux hygroréglable ou modulante constitue l’un des meilleurs choix pour bien ventiler un habitat isolé aux normes les plus performantes.
Il existe d’autres possibilités comme le système double flux thermodynamique équipé d’une micro-pompe à chaleur (PAC), procurant ventilation, récupération d’énergie, chauffage et eau chaude sanitaire ou encore le “quatre-en-un”, apportant le rafraîchissement en plus.
Toutefois, les industriels de la ventilation sont tous formels : la RT 2012 n’est pas entièrement satisfaisante car la qualité de l’air a été négligée. La réglementation thermique est encore incomplète et pénalise certaines de ces solutions innovantes qui, plus difficiles à modéliser, ne sont pas intégrées dans le moteur de calcul, alors qu’elles sont déjà commercialisées et répondent à la RT 2012 et au niveau BBC.
Notons d’ailleurs ici qu’Uniclima a retiré son recours devant le Conseil d’Etat et que des discussions sont en cours avec la DHUP afin d’intégrer ces équipements dans le moteur de calcul de la RT ».
Cette solution est aussi appelée ventilation par dépression et constitue la solution de ventilation pour les zones tempérées.
Il s’agit d’une solution qui comporte un ventilateur qui aspire l’air par des conduits aboutissant aux pièces humides (cuisine, WC, salle d’eau), créant une dépression forçant l’air extérieur à entrer dans le logement par les entrées d’air des autres pièces (salon, chambre, bureau).
La VMC Hygro B possède des entrées d’air et bouches d’extraction hygroréglables. Le moteur de l’extracteur est de type micro-watt ou basse consommation.
Intérêts :
cette technologie optimise les débits d’air en ne fonctionnant qu’en cas d’occupation et permet un bilan énergétique compatible avec le niveau BBC. Elle consomme très peu d’énergie électrique, soit guère plus qu’une ampoule électrique basse consommation de 12 à 18 W.
Limites :
elle ne récupère pas l’énergie de l’air sortant. La VMC Hygro B est un compromis technico-économique dans les régions à climat tempéré (zones sud de la France).
Cette solution pour les zones froides permet un taux de récupération énergétique de 60 à 70% des déperditions dues au renouvellement d’air : l’un des meilleurs choix pour bien ventiler l’habitat isolé aux normes les plus performantes.
La VMC double flux statique fait passer l’air extrait par un échangeur à plaques statiques haut rendement situé dans un caisson centralisé. Cet échangeur préchauffe ainsi l’air entrant avant qu’il soit insufflé et distribué dans les pièces, chacune d’entre elles disposant de sa propre canalisation reliée au caisson centralisé.
L’air vicié et l’air neuf sont contrôlés par deux ventilateurs (au lieu d’un seul pour les systèmes simple flux).
Intérêts :
la ventilation double-flux apporte une amélioration du confort grâce à un contrôle rigoureux des débits et une introduction d’air neuf réchauffé en hiver, mais aussi une meilleure isolation phonique par rapport au milieu extérieur. Elle assure le renouvellement de l’air, permet de régler son débit, organise sa circulation entre pièces humides et pièces sèches et extrait l’humidité du logement. En période hivernale, elle préchauffe l’air entrant, en été, elle le rafraîchit grâce à son système d’échangeur. Elle permet une économie de chauffage d’environ 15 % par rapport à un simple flux classique et environ 8 % par rapport à un simple flux hygrorégulé.
Limites :
elle coûte environ cinq fois plus cher que la ventilation simple flux et a une mise en œuvre plus compliquée, surtout en rénovation.
En récupérant les calories, cette technique permet de monter encore d’un cran dans le confort.
Un échangeur thermodynamique (système à détente directe) permet un préchauffage et un rafraîchissement de l’air insufflé (selon que l’on soit en été ou en hiver), créant ainsi un traitement de l’air réversible.
L’air chaud extrait des pièces humides, telles que la cuisine et les salles d’eau, traverse l’échangeur de chaleur avant d’être rejeté vers l’extérieur, via un réseau de conduits relié au caisson. L’air provenant de l’extérieur est amené dans la maison à l’aide d’un réseau de gaines.
Filtré, l’air neuf traverse l’échangeur et récupère jusqu’à 90 % de la chaleur de l’air expulsé avant d’être redistribué dans les pièces de vie de la maison. A cela s’ajoute une bouche cuisine double flux, pour obtenir un débit de base régulé ou de pointe. Le tout est régulé et contrôlé par un clavier de commande du système.
Intérêts :
le confort toute l’année, l’air du logement perpétuellement renouvelé et la liberté de sélectionner les zones d’occupation. La récupération des calories dans la maison permet de faire baisser les charges de chauffage. Le système peut être connecté à un puits canadien. La centrale est alors reliée à un réseau de tuyaux enterrés à un minimum de 1,50 m du sol, captant les calories du sol en hiver et sa fraîcheur en été. Le rafraîchissement est alors naturel sans groupe de climatisation.Limites :
le coût et la complexité d’installation qui nécessite de bonnes compétences.
Quelques fabricants proposent des systèmes capables d’ajouter aux trois fonctions de ventilation, chauffage et rafraîchissement, celle de production d’ECS.
Les modèles sont variables, mais tous sont destinés à des maisons hautement performantes, dont les besoins en chauffage sont modérés. L’appareil assure l’introduction d’air neuf dans la maison et récupère l’énergie sur l’air extrait dans les pièces humides, assurant le chauffage de la maison.
Une PAC complète la récupération d’énergie, pour le chauffage ou le rafraîchissement. Un caisson de répartition à chaque niveau de la maison, comportant le nombre de sorties nécessaires pour alimenter les pièces à vivre, permet de distribuer l’air dans chaque pièce.
Le système peut être relié à des capteurs solaires. Intéressants en rénovation, certains modèles disposent de deux connexions hydrauliques permettant le raccordement à tout système de production d’eau chaude sanitaire, le ballon de collecte d’eau chaude solaire pouvant être celui d’un autre fabricant.
Une programmation permet d’optimiser les consommations de la ventilation et de l’appoint de chauffage.Intérêts :
un seul système d’une grande discrétion et offrant en un seule système tous les besoins en chauffage et ECS.
Limites :
lorsque la température extérieure devient extrême en hiver, une résistance supplée aux besoins en appoint de chauffage, ce qui augmente les consommations électriques. La tension d’alimentation est importante et devra être prise en considération lors de l’installation. Ne concerne vraiment que les maisons aux besoins en chauffage limités (BBC au moins).
A noter :
l’obligation réglementaire de régulation pièce par pièce du chauffage impose une résistance électrique autonome sur chacune des sorties pour ajuster la température de consigne souhaitée.
Source : batirama.com / Michèle Fourret