Dans le sillage du comité de crise créé au printemps pour régler les différends entre entreprises, "l'ensemble de la filière s'est dit que si la crise dure, il serait bien d'établir des règles du jeu, de bonnes pratiques, pour toute la profession", a expliqué Pierre Pélouzet.
Le secteur du BTP, comme d'autres, souffre des difficultés d'approvisionnement en matières premières (bois, acier, etc.) liées à la vigueur de la reprise économique, qui ont fait gonfler les prix, créant des tensions entre fournisseurs et clients.
Créé mi-juin dernier, le comité de crise a été chargé de régler dans l'urgence les différends entre entreprises plutôt que de recourir à la voie juridique. "Au niveau de l'amont, il y a des entreprises qui répercutent directement ces hausses de prix et d'autres qui se montrent plus compréhensives. Et dans l'aval, certains clients veulent s'en tenir aux contrats signés, voire même imposent des pénalités de retard", détaille Pierre Pélouzet.
L'objectif de ces règles de bonne pratiques serait "qu'en amont et en aval, chacun prenne une partie de la charge" née des difficultés d'approvisionnement, "pour ne pas mettre en difficulté les petites entreprises et les artisans, souvent plus fragiles", défend le médiateur.
"Il faut trouver un équilibre, qui ne fragilise pas un maillon de la chaîne en particulier, que chacun fasse un effort", estime-t-il. "Les carnets de commandes sont pleins et il ne faudrait pas que cette bonne nouvelle se transforme en mauvaise nouvelle" à cause de ces difficultés, ajoute-t-il.
A ce stade, le comité de crise a permis de régler de nombreux différends, en interpellant les entreprises mises en causes. Mais Pierre Pélouzet veut encore "lancer un appel" à toute la filière pour que les entreprises fassent davantage remonter leurs difficultés, tout comme les bonnes pratiques déjà à l'oeuvre.