"La crise est derrière nous, les progressions à deux chiffres (CA 2011 +17% dans la distribution et la manutention, +13% dans la location) vont permettre aux entreprises de reconstituer leurs fonds propres et d'envisager l'avenir avec plus de sérénité. Mais quel avenir, dans ce monde qui bouge de plus en plus vite ?", se demande Bernard Pointet, président sortant de la Fédération nationale des Distributeurs, Loueurs et Réparateurs de matériels de BTP et de manutention (DLR).
"Se donner une stratégie, c'est se donner les moyens de ne pas subir." Celles d'hier, étaient tournées vers le développement et le maillage du territoire, avec des business plans à destination des banquiers et des prévisions plutôt faciles à établir. "Aujourd'hui, il faut ouvrir largement le spectre des prévisions, personnes ne sait ce qui va se passer dans ce monde interconnecté où chaque jour amène une nouvelle contrainte, où une information peut faire une loi."
"Il y a deux types d'entreprises, celles qui changent et celles qui ferment ! On ne peut pas prévoir l'avenir et pourtant, le premier rôle d'un dirigeant est d'offrir un futur à ses collaborateurs", a rappelé l'anthropologue Philippe Van Den Bulke dans une présentation aux accents à la Raymond Devos qui a conquis l'auditoire. "Le changement, vous savez faire, vous avez toujours fait. Mais comment percevoir le sens de l'évolution ?"
Plusieurs pistes de réflexion ont été ouvertes pour abaisser le seuil de perception des chefs d'entreprises et leur permettre de détecter les signaux d'évolution même les plus faibles, de scénariser leur futur : "Pour connaître les problèmes d'aujourd'hui, demandez quels seront les problèmes de demain. On ne perçoit pas ce à quoi on n'a pas déjà réfléchi, apprenez à penser différemment, élaborez des scénarii inhabituels, imaginez une vision à dix ans tous les ans."
"Faites participer tous les salariés, ceux qui se posent les problèmes de l'entreprise trouvent des solutions aux problèmes qu'ils se sont posés… mais ne voient pas les autres. Les entreprises qui réussissent passent du temps à penser demain différemment."
Dans le même état d'esprit, Patrice Georget, maître de conférences en psychologie sociale, a impressionné l'assistance en montrant, études à l'appui, l'influence des préjugés, stéréotypes et autres idées reçues, sur l'esprit critique.
Les deux économistes Elie Cohen et Nicolas Bouzou ont proposés des scénarii différents. Pour le premier, l’Europe marchera en permanence au bord du gouffre, ne trouvant des solutions ultimes et temporaires qu’en dernière minute, sans éviter une glissade lente.
Nicolas Bouzou estime, lui, que les deux prochaines années seront comme des montagnes russes, en raison des énormes efforts qu’il faudra fournir pour résorber la dette. Mais aussi que "les gisements de croissance n'ont jamais été aussi forts.
Dans une vision à deux ans, il faut tenir. Mais à cinq ans, nous allons vers une époque de grande innovation, d'hyper croissance avec une dette réglée et des pays émergeants riches… pas sûr que la France en profite !" modère-t-il.
"L'optimisme s'installe, commente un chef d'entreprise. Deux ans à tenir, après ce que nous avons traversé… nous y arriverons !" Une vision positive, corroborée par les études épistémologiques d'Olivier Torrès, enseignant chercheur, sur les pathologies des patrons de PME, qui révèlent qu'être patron de PME, c'est bon pour la santé !
Source : batirama.com