Le groupe Vinci, géant français de BTP, d'infrastructures et de concessions de transports, aéroportuaires et autoroutières, réfléchit à son avenir tandis que les mandats de Xavier Huillard en tant qu'administrateur, président et directeur-général arrivent à échéance au mois d'avril, lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.
Selon le PDG qui fêtera ses 68 ans en juin 2022, le conseil "réfléchit" à l'évolution éventuelle de la gouvernance, mais sans changer les statuts du groupe. Les statuts actuels de Vinci prévoient une limitation à 70 ans pour les fonctions de directeur général, et à 75 ans pour la fonction de président, a-t-il rappelé.
"Une éventuelle dissociation des fonctions lors du prochain mandat n'est pas écartée" a-t-il dit, tout en minimisant un effet de "mode" actuel qui imposerait une telle mesure dans le monde anglo-saxon. "Le monde grand-breton est favorable à une dissociation des fonctions, mais pas le monde américain" a-t-il relevé, relevant qu'en France, la tendance actuelle observée au sein de grands groupes du CAC40 (L'Oréal, Saint-Gobain, ou Air Liquide) à scinder les deux fonctions permettait surtout de réaliser des transitions en douceur entre les anciens PDG et leurs "poulains".
"C'est un sujet sensible qui dépend de l'histoire de l'entreprise et de la phase dans laquelle elle se trouve" a-t-il estimé. "A supposer que le conseil décide de me proposer un renouvellement de mon mandat en assemblée générale en avril 2022, je serais confirmé PDG, mais je quitterais mon poste de DG en cours de mandat, car le groupe n'a pas l'intention de changer les statuts" a-t-il dit, estimant "pouvoir être utile en tant que président".
"Il faut se mettre au service exclusif du nouveau directeur général, accepter de ne plus prendre personne au téléphone, cela suppose une vraie générosité et une volonté de réussir" a-t-il commenté. Le géant français du bâtiment et des infrastructures doit annoncer le 4 février ses résultats annuels 2021.
Jusqu'au 3e trimestre, la crise du Covid a fortement marqué Vinci, la construction, notamment en France, restant soutenue par les chantiers du grand Paris Express, alors que la branche Aéroports pâtissait de la crise sanitaire et de l'effondrement du trafic aérien mondial.
"Est-ce-que cette forme de mobilité a ou non des potentiels de développement? Notre réponse est oui, à condition que la filière se décarbone" a dit M. Huillard, en citant "deux aéroports au Japon déjà neutres en carbone", et le projet de celui de Lyon de le devenir en "2026".
Vinci, qui exploite au total 53 aéroports dans 12 pays, vient d'annoncer le rachat de sept concessions aéroportuaires au Brésil, dont Manaus. "Sans aéroport, dans l'Amazonie, ils sont morts" a-t-il affirmé.