Ce projet d'immeuble situé entre la gare et l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière comprenant environ 50 000 m2 de bureaux qui accueilleront le futur siège de l'Agence française de développement (AFD), est un "monstre à un milliard d'euros" dont "personne n'a besoin à Paris", a fustigé Christine Nedelec, présidente de FNE (France Nature Environnement) Paris et de SOS Paris, lors d'une présentation en visioconférence.
Les opposants au projet qualifient de "mur écrasant" cet ensemble immobilier de bureaux, commerces et logements, "de plus de 300 m de long" et de 37 m de hauteur, soit "près du double du bâti environnant", et ne proposant que 500 m2 d'espaces verts supplémentaires selon eux."Personne n'a envie d'une architecture carcérale aussi monumentale", a ajouté Mme Nedelec pour qui le projet de l'aménageur, la Semapa (société d'étude, de maîtrise d'ouvrage et d'aménagement parisienne) détenue à 92% par la Ville de Paris, est "climaticide".
Cette vue aérienne montre le projet alternatif en comparaison au projet initial (en flouté).
A la place, Roland Larivière, un "passionné d'architecture", propose deux bâtiments de style néo-classique, bien plus petits, enserrant le métro aérien de la ligne 5, une grande "terrasse publique" en amphithéâtre, un bassin et 1,6 hectare de verdure. "Nous appelons de nos voeux d'autres propositions", avance le collectif qui se dit ouvert "aux styles architecturaux en rupture" à condition de prendre en compte le patrimoine environnant, dont la Pitié-Salpêtrière et le Jardin des Plantes.
Le projet actuel est à l'arrêt puisque le collectif, qui demandait l'annulation du permis de construire, a déposé le 14 janvier un pourvoi en cassation après avoir été débouté par la Cour administrative d'appel. Porte-parole du collectif, Olivier Le Marois affirme que le projet "ne tient que grâce à l'argent de l'AFD" et dénonce le fait que cette agence "utilise l'argent de l'aide au développement pour sauver un projet de promotion privée". Fin 2020, un rapport du Sénat soulignait que l'opération de l'AFD, estimée à 836 millions d'euros et préférée à "une localisation moins onéreuse à Saint-Ouen", devait être suivie "avec la plus grande vigilance" en raison de la crise de l'immobilier de bureaux. Les sénateurs estimaient que le projet comptait "au moins 10 000 mètres carrés de trop", qu'il faudrait louer ou revendre dans un contexte économique difficile.