Dans un avis rendu public, le HSCP préconise l'application de la valeur repère de 2 microgrammes par m3, applicable dans un délai de cinq ans. Le niveau à partir duquel une intervention rapide est requise est pour sa part fixé à 10 microgrammes par m3, avec un délai prévu de six mois au maximum pour mettre en oeuvre des actions correctives.
L'objectif est de protéger la population des effets cancérigènes du tricholoroéthylène, reconnus par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ainsi que des effets chroniques non cancérigènes - hépatiques, rénaux, neurologiques, immunologiques ou sur la reproduction et le développement.
Grâce aux mesures prises ces dernières années, note le HSCP, la présence de ce composé organique a fortement diminué dans des produits comme les détachants de moquette, nettoyants pour vitre ou lingettes pour le sol, mais la pollution reste forte dans les bâtiments situés à proximité d'eaux contaminées ou de sols pollués par des hydrocarbures chlorés.
Dans son avis, le HSCP recommande que des mesures soient effectuées dans un délai de deux ans dans les bâtiments d'habitation ou locaux publics situés dans les zones polluées.Les mesures devraient avoir un caractère obligatoire pour les bâtiments accueillant du public et pour ceux des propriétaires bailleurs, et seraient recommandées pour les propriétaires occupants, ajoute le HCSP.
Pour les immeubles neufs, "tout doit être mis en oeuvre" pour que les lieux publics respectent dès 2013 la valeur de 2 microgrammes par m3.Le tricholoroéthylène a fait l'objet d'un important usage industriel : excellent solvant pour l'extraction des graisses, huiles, matières grasses, cires ou goudrons, il a également été utilisé dans l'industrie textile et dans la fabrication des adhésifs, des lubrifiants, des peintures et des vernis.
Mais il tend aujoud'hui à être progressivement remplacé par des produits moins dangereux.Le HCSP préconise de réduire également la valeur limite d'exposition professionnelle qui est de 405 mg/m3 depuis 1983, soit 200 000 fois plus que la valeur repère de la qualité de l'air intérieur retenue pour l'exposition chronique de la population générale.
Le HSCP a déjà fixé des valeurs repères pour le benzène, le formaldéhyde, le tétrachloroéthylène et le naphtalène, conformément aux valeurs guides établies pour ces polluants par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Source : batirama.com / AFP