Un tel projet, s'il mettait en péril la "valeur universelle exceptionnelle" de l'ancienne capitale impériale, pourrait à terme faire rayer la ville de la liste du Patrimoine mondial mais une telle décision n'a été prise que deux fois dans l'histoire, a indiqué une source à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, basée à Paris.
"Le centre du Patrimoine mondial a écrit le 22 août aux autorités russes pour demander si un permis de construction avait été autorisé, signé, et si oui de transmettre tous les détails sur l'emplacement exact du gratte-ciel et sur l'impact d'un tel projet sur le site avant de prendre des mesures", a indiqué cette source.
Le service de contrôle d'Etat sur les constructions à Saint-Pétersbourg a annoncé la semaine dernière avoir délivré le 17 août une autorisation "pour la première étape" du projet, à savoir la construction du gratte-ciel de plus de 400 m de haut.
Le projet de gratte-ciel de Gazprom a le soutien du président russe Vladimir Poutine mais suscite une polémique depuis plusieurs années dans le pays. "Pour l'instant l'Unesco n'a que des informations de presse", a expliqué la source à l'Unesco.
En cas de menace, la ville fondée par Pierre le Grand en 1703 pourrait être inscrite sur la liste du Patrimoine en péril, étape intermédiaire visant à arriver à un consensus, avant un éventuel retrait pur et simple de la liste du Patrimoine mondial, "solution drastique qui n'est satisfaisante pour personne", a poursuivi cette source.
Au total 936 sites sont inscrits au Patrimoine mondial et seuls deux ont été rayés de la liste en 40 ans, celui de Dresde et la vallée de l'Elbe en 2009 et le sanctuaire de l'Oryx à Oman en 2007.
La décision des autorités russes d'autoriser Gazprom à construire son gratte-ciel a suscité de vives protestations des habitants et d'associations qui dénoncent un projet qui selon eux va dénaturer eux l'ensemble architectural de Saint-Pétersbourg.
La construction du gratte-ciel était initialement prévue en plein centre-ville. A la suite de nombreuses critiques, y compris venant de l'étranger, le projet a été déplacé à 9 km du centre, sur une rive du golfe de Finlande.
Source : batirama.com / AFP