"L'opération est suspendue", a déclaré M. Gabriel, interrogé en marge d'une conférence de presse du groupe diversifié Bouygues.
Pour M. Gabriel, Bouygues, tout comme le groupement concurrent Vinci-Eiffage, n'a pas pas reçu de Voies Navigables de France (VNF) "les règles du jeu pour l'offre suivante du dialogue compétitif", ce qui démontre la volonté du gouvernement de ne pas finalement réaliser cet ouvrage en raison de l'état des finances publiques.
Fin février, M. Gabriel avait déjà émis des craintes concernant les PPP, menacés selon lui "en raison du renchérissement du coût du crédit" suite à la crise.
Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier estime pour sa part que ce projet a "un coût manifestement sous-évalué" et qu'il existe "une incertitude sur la capacité du partenaire privé à réunir les financements" ainsi que sur le gabarit prévu pour "réellement répondre aux attentes des transporteurs"."
Le gouvernement précédent a laissé de côté des problèmes majeurs", affirme le ministre sur ce dossier dans le numéro de septembre du magazine des CCI (Chambres de commerce et d'industrie) Nord de la France.
Le "dialogue compétitif" avait démarré en avril 2011, après la visite de Nicolas Sarkozy à Nesle (Somme) qui avait relancé, après de nombreux retards, le projet de construction du canal de 106 kilomètres entre Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac, entre Douai et Cambrai (Nord).
Bouygues et Vinci-Eiffage devaient présenter leurs offres finales à l'automne avant un choix final avant la fin de l'année 2012. L'achèvement du projet, qui devait constituer le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord, était prévu pour 2016-2017.
Sa réalisation, d'un montant total prévu de 4,3 milliards d'euros dont 2,1 milliards de partenaires privés. Selon les estimations, le canal devait générer 45.000 emplois à l'horizon 2050, dont la moitié pour le Nord/Pas-de-Calais et la Picardie.
Source : batirama.com / AFP