C'est avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, l'Ademe, la SNCF, Nantes métropole, Novabuild, CERC, Comité 21 et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) que le site de Nantes de l'Icam mène un nouveau projet de structuration de la filière sur le territoire. Son objectif : la massification des opérations de réutilisation et de recyclage des matériaux provenant de la démolition des bâtiments. Avec un budget de 850.000 €, les différentes phases de cette étude se dérouleront jusqu'en 2025.
Ce projet de recherche et développement a pour objectif de concevoir une plateforme multifonctionnelle permettant de récupérer tous les matériaux d'un chantier (neuf, rénovation et démolition) pour les requalifier de manière très rapide pour du réemploi ou du recyclage.
En Europe, la France et l’Allemagne produisent à elles seules 60 % des déchets dans la construction. Les bâtiments anciens représentent aujourd’hui un véritable gisement pour la construction. Ce projet de structuration de filière s’inscrit au cœur d’une transition vers l’économie circulaire pour tous les acteurs, que ce soit dans l’urbanisme, l'habitat tertiaire ou les bâtiments industriels.
Ainsi, au-delà de l’analyse de terrain, afin de favoriser l’usage de ces nouveaux matériaux, des évolutions des modes constructifs seront proposées et donneront lieu à des prototypes et des chantiers tests.
Fort d’une expérience de près de 15 ans, Mahfoud Tahlaiti, enseignant-chercheur à l'Icam et porteur du projet, est un expert en BTP et génie civil. Ses recherches et les thèses qu’il encadre visent à moderniser et à engager ce secteur d’activité vers la neutralité carbone.
“Il existe quelques initiatives locales de réemploi, mais aujourd’hui nous estimons que 90 % des déchets vont directement à la déchetterie. Dans le cadre de ce projet, trois axes se dessinent déjà. Un premier vise à valoriser le déchet en tant que gisement d’extraction et à développer une méthodologie dédiée. Le second s’intéresse aux nouvelles constructions : par définition un déchet est une erreur de conception, d'où une approche innovante sera proposée afin de maîtriser cette dernière. Le dernier porte sur la construction de demain, plus précisément la manière dont la réemployabilité des matériaux se pense dès la conception”, détaille Mahfoud Tahlaiti.
À l’Icam, la mobilisation s’opère à tous niveaux : des chercheurs, des doctorants et des étudiants qui collaborent également avec tous les partenaires socio-économiques afin de propulser cette dynamique.
Source : batirama.com / Photo © Hands off my tags! Michael Gaida de Pixabay