"Il y a un petit côté clin d'oeil historique" pour ce monument classé au patrimoine mondial de l'Unesco, explique François-Xavier de Beaulaincourt, directeur du syndicat mixte qui gère le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont.
Les travaux, engagés mercredi, consistent pour l'heure à détruire quelques dizaines de mètres de l'actuelle digue-route dans le cadre de la construction du pont-passerelle qui doit la remplacer en 2015. Cette tranche du chantier doit durer trois semaines, selon l'entreprise qui effectue les travaux.
Le Mont reste accessible grâce à une déviation d'une centaine de mètres que doivent désormais emprunter piétons et navettes. Au delà de cette portion de route, les travaux de destruction totale de la digue ne démarreront que fin 2013, selon M. de Beaulaincourt.
Les deux tiers des 134 poteaux d'aciers qui soutiendront le futur pont-passerelle sont déjà construits.La disparition de cette première portion tourne une page clé de l'histoire du Mont.Avant la construction de la digue-route en 1879, des carrioles roulaient sur le sable et s'embourbaient parfois, rappelle François Saint-James, guide-conférencier au Mont.
Entre 1900 et la Seconde Guerre mondiale, un train circulait même sur la digue avec un certain succès en terme de fréquentation, poursuit-il. Les rails ont été retirées par les Allemands pour en réutiliser le métal.Ce n'est que dans les années 60 que des milliers de voitures ont commencé à s'accumuler au pied du Mont sur un immense parking.
Celui-ci a été fermé le 28 avril 2012 et transféré sur la côte, dans le cadre des travaux. Des navettes effectuent depuis une partie du trajet du nouveau parking au rocher. L'objectif est que la mer revienne largement entourer le Mont près de la moitié de l'année et baigner le pied du rocher 20 jours en moyenne par an, en fonction des marées, selon les promoteurs du projet.
Source : batirama.com / AFP