Au deuxième trimestre en France, les mises en vente de logements neufs, indicateur-clé de l'activité des promoteurs, a baissé d'environ 11% par rapport à 2021, selon les données de la FPI.
"Au moins les trois quarts" de cette baisse viennent de la frilosité des maires à octroyer des permis de construire, a soutenu le président de la FPI Pascal Boulanger, reprenant un grief récurrent des promoteurs depuis plusieurs années. Mais "arrive un nouveau phénomène qu'on commence à voir très sérieusement, (...) c'est que beaucoup de promoteurs stoppent des opérations pour des raisons économiques."
"Ils ont leur permis, il est purgé de tout recours, (...) ils ont une commercialisation qui démarre et qui est plutôt bonne, et puis ils ont les réponses à leurs appels d'offre, et là, ça ne passe pas." "C'est vraiment un problème économique : on a commencé à vendre, on a fait des estimations avec les maîtres d'oeuvre, on dit 'le coût de construction va être de tant', et quand on s'y met, les prix de revient s'envolent", a déploré Pascal Boulanger.
Les coûts de construction grimpent depuis 2020, du fait de la perturbation des chaînes d'approvisionnement en matériaux sous l'effet de la pandémie, et de la flambée des prix de l'énergie aggravée par la guerre en Ukraine. Du côté des réservations de logements, indicateur de la demande, la baisse est très nette (-24,3% sur un an) et surtout du fait des investisseurs. Elle est beaucoup moins marquée pour les particuliers accédants. Les bailleurs sociaux ont notamment beaucoup freiné leurs commandes, là aussi à cause de la hausse des coûts des chantiers.
"Souvent, dans les territoires, il existe des chartes imposées par les collectivités aux bailleurs sociaux qui plafonnent le prix d'acquisition de logements", a expliqué Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI. Or, avec la hausse des coûts, "parfois, on est au-dessus de ces plafonds, et donc les ventes ne se font pas, ou alors c'est bien plus long, il faut négocier, revoir ses chartes..."
Les prix de vente moyens au mètre carré ont flambé hors région parisienne (+6,8% en un an), tandis qu'ils semblent se stabiliser en Ile-de-France (+2,5%) où ils restent néanmoins beaucoup plus élevés.