Dans un communiqué le 19 octobre, la Capeb, après avoir salué la volonté du Président de la République d'accompagner davantage les entreprises ans la transition de leur flotte pour passer de véhicules utilitaires polluants à des véhicules plus propre, a demandé à ce que les entreprises artisanales ne soient pas oubliées dans l'enveloppe, qui est principalement destinée, à l'heure actuelle, aux ménages.
Pour la Capeb, les entreprises artisanales "ne disposent pas aujourd’hui de la capacité d’investissement nécessaire pour acquérir un véhicule adapté aux ZFE-m [zones à faibles émissions mobilité, NDLR]. Un dispositif d’aides doit leur être proposé."
Pour rappel, d'ici à 2025, les véhicules les plus polluants seront interdits dans les zones qui ont été définies ZFE-m par le Gouvernement. 10 métropoles sont concernées aujourd'hui (Paris, Grand Paris, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier, Nice, Rouen, Starsbourg, Toulon et Toulouse). D'ici 2025, 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants seront considérées ZFE-m.
© Ministère de la Transition Ecologique
La Capeb mentionne le constat qu'on fait les députés Bruno Millienne et Gérard Leseul dans une mission menée sur les mesures d'accompagnement à la mise en oeuvre des zones à faibles émission. Le coût d’acquisition élevé des véhicules utilitaires légers propres est mentionné dans le rapport comme une des difficultés rencontrées par les professionnels utilisant ces véhicules. Ce rapport évoque également l’offre industrielle de véhicules classés 0 ou 1 encore très réduite et les incertitudes sur la disponibilité et l’avitaillement en énergies alternatives comme autres difficultés.
Ainsi, les deux parlementaires préconisent de recourir au dialogue et à la concertation entre les collectivités locales et les représentants des acteurs économiques pour élaborer les mesures applicables et arrêter des calendriers réalistes de mise en œuvre des ZFE-m, de renforcer, à court terme, les incitations à l’acquisition généralisées de véhicules utilitaires légers et de poids lourds Crit’Air 2, de mettre en place une liste officielle et un système de dérogation homogène transitoire, notamment pour les véhicules de certains professionnels ne disposant d’aucune alternative sur le marché et plus globalement d’introduire de l’agilité et de la souplesse dans la mise en œuvre de ce dispositif.
La Capeb souhaiterait également voir la mise en place d'un guichet unique d’information dédié aux professionnels afin qu’ils puissent avoir accès aux caractéristiques des ZFE-m mais également de s’assurer avant toute mise en place de ZFE-m qu’une offre complète de véhicules utilitaires légers électriques soit réellement disponible pour les entreprises et qu’un nombre suffisant de places de stationnement adaptées à ces véhicules soit présent.
"Le Président de la République et son gouvernement disposent de toutes les préconisations pour accompagner au mieux les professionnels dans cette transition. Nous attendons désormais qu’ils s’en emparent au plus vite. Pour que les ZFE-m deviennent une opportunité pour l’ensemble des entreprises artisanales du bâtiment, le gouvernement doit annoncer un accompagnement fort à même de nous donner les moyens de basculer notre flotte de 900 000 véhicules en véhicules propres et de baisser nos charges", a indiqué Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
Demain, mardi 25 octobre, doit se tenir le premier comité de suivi sur les zones à faibles émissions mobilité, en présence de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, ainsi que les principaux élus des agglomérations concernées.