Photo : La rénovation thermique de la toiture de cet immeuble haussmannien a du être être entièrement refaite suite à une première pose incorrecte de l'isolant. © François Ploye
À l'image des toitures voisines, cet immeuble de belle facture, situé rue du Poteau à Paris 18ème, est couronné d'une couverture en zinc d'une surface d'environ 200 m². La copropriété a décidé l'année dernière de la rénover thermiquement, en remplaçant l'ancienne isolation par de l'isolant Triso Toiture d'Actis. Cet isolant alvéolaire réflecteur souple apporte de la performance thermique sans besoin de rehausser la couverture. L'opération nécessitait aussi de déposer entièrement l'ancienne couverture en zinc et de la remplacer par une nouvelle à l'identique, du fait des contraintes patrimoniales d'un ouvrage situé à proximité de la mairie du 18ème qui est un bâtiment classé.
Mais l'entreprise à qui les travaux furent confiés n'a pas respecté les règles de l'art professionnelles ni les conseils de pose fournis par le fabricant de l'isolant. En particulier l'ancienne volige n'a pas été déposée et l'absence de lame d'air ventilée était susceptible de créer des problèmes de condensation et d'engendrer des désordres. Il n'y avait en effet ni contre-lattage sur le nouvel isolant ni ventilation prévue au niveau des égouts et des faîtages. Aussi suite à l'apparition de premiers dégâts et sur les conseils du bureau d'études, la copropriété a décidé de faire refaire l'isolation. Ces travaux ont été confiés à l'entreprise Jean Lucy, un spécialiste de longue date de la réfection de toitures dans Paris intramuros depuis sa création en 1954.
En haut et à droite, la première rénovation avec conservation de l'ancienne volige, la pose de l'isolant sans lame d'air ventilée et avec une nouvelle volige. En bas et à gauche, nouvelle pose correcte sans volige et avec lame d'air ventilée par contre lattage. © François Ploye
Tout était à refaire. Ni l'isolation ni le zinc ne pouvaient être réemployés. La première étape pour la nouvelle équipe consiste à déposer la couverture en zinc, la nouvelle volige et le nouveau isolant, ainsi que l'ancienne volige et l'ancien isolant résiduel - un mélange de PU et de PSE - situé entre les chevrons. "Une difficulté vient des vis servant à fixer l'ancien isolant en laine de verre à la volige et qui doivent être coupées avant d'arracher la volige. L'isolant Triso Toiture d'Actis se pose sans volige avec une première partie chaude sur les chevrons de la charpente, un premier contre lattage faisant lame d'air non ventilée, la deuxième partie de l'isolant et un deuxième contre lattage pour faire la lame d'air ventilée", décrit Stéphane Lucy, président de Jean Lucy.
Environ la moitié de cette toiture d'une surface de 200 m² a déjà été refaite en suivant les règles de l'art. © François Ploye
La dernière étape est de poser la couverture en zinc naturel, avec les feuilles pliées et les accessoires fournis par Rheinzink. La lame d'air est ventilée par des entrées d'air situées à l'égout et pourvues de grilles et par des ventilations aux faîtages. Certains garde-corps des lucarnes ont du être changés et un capotage en zinc doit être mis en œuvre pour leur protection avant.
L'entreprise Jean Lucy a pris l'initiative de poser des bandes ventilées en partie haute des jouées de lucarnes. © François Ploye
Démarré en juillet, le nouveau chantier mobilise 2 à 3 personnes suivant les semaines et devrait durer encore plusieurs mois. Il est complexe du fait d'une toiture aux nombreux points singuliers et aux pentes assez raides. En effet les brisis à 43° et les terrassons à 27°, obligent les ouvriers à travailler en permanence à l'échelle. Un avantage de l'isolant mince choisi est d'être très léger et facile à transporter et à manipuler.