Depuis 2017, une directive européenne classe les travaux exposant à la poussière de silice cristalline alvéolaire issue de procédés de travail comme cancérogène. Cette directive a été transposée dans le droit français le 1er janvier 2021. A cette occasion l'OPPBTP avait déjà mené une première campagne exploratrice de mesures de silice cristalline, à la demande des organisations professionnelles nationales du BTP. Un premier état des lieux des niveaux d'empoussièrement en silice cristalline a donc été établit sur 21 situations de travail courantes.
En juin 2021, une deuxième campagne nationale a été lancée, à l'initiative de la FNTP pour mesurer l'exposition des salariés dans des situations de travail spécifiques au secteur des travaux publics. En parallèle, les organisations professionnelles ont mis en place des groupes de travail métier afin d'étudier les situations pour lesquelles de nouveaux procédés de travail doivent être développés pour réduire l'exposition des travailleurs.
La nouvelle campagne qui se lance maintenant sera de grande ampleur et se déroulera sur plusieurs années. Elle tiendra compte des résultats des précédents travaux, afin d'établir une cartographie de référence des empoussièrements en silice cristalline des opérations du BTP.
Les organisations professionnelles du secteur, notamment la Capeb, la FFB, la Fédération Scop BTP et la FNTP, s'associent à l'OPPBTP et seront mobilisées en contribuant activement à la recherche de chantiers correspondant aux situations de travail définies dans le périmètre de mesurage. Elles participeront également aux différents groupes de travail coordonnés par l'OPPBTP en apportant leur expertise dans la recherche de solutions de prévention adéquates.
L'OPPBTP, qui s'appuiera sur la méthodologie Carto, sera en charge du financement et de la coordination de l'ensemble des mesurages ainsi que l'analyse et l'exploitation des résultats obtenus.
Trois catégories existent qui nécessitent d'obtenir plus de données : celles pour lesquelles les connaissances montrent des valeurs de concentration inférieures à la VLEP (valeur limite d'exposition professionnelle). Pour ces situations, il est important de compléter le nombre de mesurage afin de valider les préconisations nécessaires au respect de la VLEP. Celles pour lesquelles de nouveaux procédés de travail ont été ou doivent être développés afin de baisser le niveau d'exposition des travailleurs avant d'être soumis à de nouveaux mesurages, et les nouvelles situations de travail, supposées émissives mais pour lesquelles il n'y a pas de données.
L'OPPBTP et ses partenaires souhaitent réaliser une vingtaine de mesurages par mois, répartis sur toute la France. Les entreprises peuvent candidater sur le site internet dédié : carto-silice.fr, pour proposer des chantiers entrant dans le périmètre défini, participer à la campagne de mesurages et consulter les données anonymes obtenues afin de les aider ans leur évaluation du risque d'exposition à la silice cristalline alvéolaire.
Les résultats de la cartographie seront exploités tout au long du projet, permettant d'établir des fiches de préconisations au fur et à mesure de l'obtention d'un nombre suffisant de mesurages par procédé.