Le traitement des murs extérieurs présente un intérêt immédiat pour les propriétaires, les bailleurs et les locataires. On considère, en effet, qu’ils sont la principale source de déperditions énergétiques.
Dans un immeuble non isolé, les déperditions par les murs extérieurs atteignent communément 30 à 40% du total. Dans l’habitat collectif, cette proportion est encore supérieure. Par ailleurs, le ravalement de la façade est une nécessité récurrente. L’ITE permet de traiter efficacement l’un comme l’autre de ces aspects, en une seule opération et très durablement.
Sur le plan de l’efficacité thermique, le principe même de l’enveloppe sur lequel se fonde l’ITE, et qui lui a également valu la dénomination de mur manteau, permet de traiter les ponts thermiques. Les ponts thermiques linéiques au droit des murs de refend et des dalles, très déperditifs, sont en particulier éliminés.
Par rapport à un immeuble non isolé typique des années 60 et 80, la consommation énergétique peut être, selon le cas, divisée par trois voire quatre à l’issue de la rénovation. D’autre part, sachant que l’ensemble des opérations s’effectue par l’extérieur, l’habitabilité des locaux n’est perturbée à aucun moment.
Dominique Delassus Président du Groupement du Mur Manteau |
Seuls documents d’ordre général qui existent pour certaines familles ce sont les CPT. Pour le reste, les systèmes relèvent de leur propre agrément (soit le couple ATE, DTA - Agrément Technique Européen, Document Technique d’Application ; soit Avis techniques) et font référence aux ETAG (textes européen de référence) de leurs familles respectives.
Par contre, il est prévu un DTU pour travaux neuf dans les prochains mois en enduit sur isolant.
Elle consiste à appliquer un isolant, le plus souvent du polystyrène expansé, dans certains cas, nettement moins fréquents, de la laine minérale, de la fibre de bois ou de la mousse phénolique, sur la face extérieure du mur.
La technique de fixation la plus couramment utilisée est dite «calée-chevillée» : l’isolant est solidarisé à la façade existante à la fois par collage et par fixation mécanique. Compte tenu de ce principe, cette technique ne peut être mise en œuvre dans de bonnes conditions que sur une façade saine.
L’efficacité et la durabilité du résultat dépendent directement du soin apporté au moment de la pose. Dans cette perspective, deux aspects sont décisifs : d’une part le respect du principe du "système complet", qui est seul garant de la compatibilité des composants proposés par le fabricant retenu, de l’autre le traitement systématique et adéquat des points singuliers. Dans ce dernier cas, il s’agit de traiter de façon ponctuelle aussi bien les ponts thermiques résiduels que les détails qui demandent un soin particulier (angles du bâtiment, joints de dilatation…).
La finition des systèmes s’effectue ensuite par application et marouflage d’un treillis d’armature dans un enduit de base hydraulique ou organique, afin d’optimiser la résistance aux chocs et à la fissuration.
Puis, un enduit de finition, complété selon le cas par une peinture, est appliqué sur le système. Ce principe offre une très grande variété de rendus, à la fois par la nature de l’enduit, par les variantes d’application et, le cas échéant, par le grand nombre de peintures proposées par les différents fabricants.
Cela permet, dans certains cas, de rénover en ITE des bâtiments situés en zone protégée, et cela dans le respect des exigences des Architectes des Bâtiments de France. On utilise à cet effet notamment des enduits minéraux à la chaux, au rendu très traditionnel.Intérêt :
grande variété d’enduits. Les solutions en ITE enduit sont plus adaptées pour répondre à la règlementation sismique.Limite :
demande plus d’attention au traitement des points singuliers que d’autres solutions.
Le principe du bardage associe une structure porteuse et un isolant (le plus souvent de la laine minérale) fixés sur la façade à un revêtement rapporté, une lame d’air étant ménagée entre le revêtement et l’isolant.
La ventilation qui s’effectue ainsi et la possibilité de réglage de l’ossature pour compenser des inégalités éventuelles, mêmes importantes, du support permettent la mise en œuvre même sur des façades très dégradées, voire humides.
En général, la structure porteuse se compose d’une ossature primaire en bois ou en aluminium fixée sur la façade et d’une ossature secondaire transversale, qui reçoit les éléments de bardage. Ceux-ci sont fixés sur l’ossature secondaire selon différentes techniques, en fonction du matériau et des caractéristiques des systèmes proposés par les spécialistes de cette technique.
Le choix des matériaux est extrêmement large : de la terre cuite à la résine minérale composite, en passant par le verre, le bois, la pierre naturelle... Sur le plan de la préparation, la technique du bardage ventilé est très exigeante : il est notamment indispensable d’étudier soigneusement, et très en amont de la pose, le calepinage de la façade et le traitement des détails et des points singuliers.
Ce travail ne peut se faire dans de bonnes conditions qu’en liaison étroite avec le maître d’œuvre. Le bardage ventilé se distingue par un rendu souvent spectaculaire, qui le prédestine aux réalisations dont l’objectif est une véritable métamorphose esthétique du bâtiment.
C’est pourquoi il a la faveur des concepteurs lorsqu’il s’agit de rénover les bâtiments collectifs datant des années 50 à 70, auxquels ils sont capables de donner un visage entièrement nouveau. Dans ce contexte, le panachage entre bardages et parties traités en ITE sous enduit est de plus en plus prisé. Il permet, en effet, de concilier esthétique et contraintes budgétaires.
Sur le plan pratique, le bardage ventilé à l’avantage de pouvoir être posé par tous les temps, y compris en saison froide. En fonction du matériau utilisé, il est très durable et d’un entretien facile.
Intérêt :
aspects décoratifs très variés. Bonne résistance aux chocs. Application sur supports très hétérogènesLimite :
la modification de l’aspect des façades doit faire l’objet d’une déclaration préalable et correspondre au règlement de la zone Système assez onéreux.
Deux autres choix s’offrent aussi aux maîtres d’ouvrage : vêtage et vêtures. Le choix de la technique découle de la prise en compte de trois critères : état du support, objectif esthétique et contraintes budgétaires.
Techniquement, ce principe est proche du bardage, à la fois sur le plan de la mise en œuvre et du rendu. En revanche, la pose s’effectue sans lame d’air.
L’ossature s’en trouve simplifiée, ce qui accélère la pose et diminue quelque peu les coûts. En revanche, des critères plus restrictifs s’appliquent à l’état du support existant.
Sa particularité principale est d’associer un isolant et un parement pour former des éléments préfabriqués monoblocs de format standard. Ils sont solidarisés directement avec le support par l’intermédiaire d’une fixation mécanique.
En fonction de la configuration des éléments et du principe d’assemblage (notamment par emboîtement ou non), on utilise à cet effet des fixations traversantes ou des systèmes de profilés d’accrochage.
Ce procédé permet une mise en œuvre relativement rapide, et son coût global est comparativement avantageux. En revanche, la standardisation des éléments peut constituer un inconvénient et entraîne des interventions importantes sur chantier au moment du montage. D’autre part, le choix des parements proposés est sensiblement plus restreint que dans le cas du bardage et du vêtage.
Intérêt :
rapidité et simplicité de pose. Fixations invisibles. Grand choix de finitions. Performances thermiques sur mesure. Solution économique.Limite :
la modification de l’aspect des façades, doit faire l’objet d’une déclaration préalable et correspondre au règlement de la zone et système assez onéreux.
L’ITE constitue une opération à double effet, mise à niveau de la performance énergétique et protection du bâti. Elle met ainsi la maçonnerie à l’abri des infiltrations, des agressions chimiques et des intempéries, une caractéristique à prendre en compte lors d’une analyse comparative du coût total des travaux et du bilan économique à moyen et long de la terme de l’opération.
Cette protection du bâti va de pair avec une composante esthétique affirmée : le ’manteau’ constitué par l’ITE se décline dans une grande variété de styles et de finitions. Dans l’absolu, les techniques mises en œuvre incluent principalement l’ITE sous enduit, le bardage ventilé, le vêtage et la vêture, le double mur et les parents lourds.
En rénovation, on utilise quasi exclusivement les quatre premiers procédés. Le choix s’opère essentiellement en fonction de trois critères :
Source : batirama.com / Aude Moutarlier
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Bonjour, ma maison date du début des années 60 non isolée comportant 3 pignons sur 4 des micros fissures amenant de l'humidité, quels sont les solutions préconisées? Merci