Dans son étude qui portait sur plus de 200 logements, Hello Watt a comparé la consommation énergétique réelle des logements avec leur DPE, espérant trouver une corrélation entre la consommation énergétique et le diagnostic. Or, les résultats, comme nous les avons décrits de manière plus détaillés dans cet article, s'étaient révélés très disparates avec seulement 29% des diagnostiques qui correspondraient à la consommation réelle des logements. De plus, dans de nombreux cas, l'écart s'est révélé très important entre la consommation réelle et le DPE (31% des logements avec deux classes d'écart ou plus, selon l'étude).
La CDI Fnaim, qui réunit près de 1600 professionnels spécialisés en diagnostics immobiliers, n'a pas tardé à répondre. Dans un communiqué de presse en fin de journée le 5 janvier, la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers défend la fiabilité des DPE et accuse Hello Watt d'avoir utilisé une "méthodologie erronée".
"L'étude d'Hello Watt s'appuie sur les données des compteurs Linky et Gazpar (via Enedis et GRDF) afin de les comparer aux notations des DPE. Puis une corrélation a été faite avec la base de données de l'Observatoire du DPE et l'Insee. Hello Watt a donc mis en opposition les consommations réelles d'énergie et les étiquettes des DPE. Or, les usages des uns et des autres concernant la consommation varient fortement d'une personne à une autre", rappelle la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers.
En effet, en fonction du nombre d'équipements électriques, de leur performance, du nombre d'habitants dans un logement (nécessitant donc une utilisation plus ou moins intensive des douches, éviers, équipements de type lave-vaisselle, lave-linge etc...), des habitudes de chauffage des uns et des autres (certains chauffent à 23°C, d'autres à 19°C, certains ne chauffent qu'une partie de leur logement, rappelle la Chambre...), il est normal d'avoir une consommation différente d'un logement à l'autre.
"Le DPE n'est en aucun cas un 'prédicateur' de la consommation d'énergie d'un logement, puisque la consommation d'énergie est inhérente aux modes de vie de chaque usager", indique Yannick Ainouche, président de la CDI Fnaim. "Le DPE est un indicateur qui donne une tendance de consommation, et cette tendance va être plus ou moins accentuée par l'usage du logement par ses habitants. Bien entendu une passoire énergétique reste une passoire énergétique dès lors que l'appartement ou la maison serait mal isolé(e), avec des fenêtres en simple vitrage... Cette étude n'a aucun sens," affirme-t-il dans le communiqué.
Yannich Ainouche, président de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers Fnaim. © CDI Fnaim
Le président de la CDI Fnaim regrette également que cette étude discrédite la fiabilité des DPE à l'heure où les premières interdictions de location de passoires énergétique entrent en vigueur et espère qu'elle ne permettra pas à ceux qui ne veulent pas faire de travaux de rénovation de trouver une échappatoire. "C'est purement scandaleux", s'est indigné le président Yannick Ainouche.