C’est un grand bâtiment gris qui ondule dans une zone industrielle, peuplée d’immeubles contemporains aux formes étonnantes. Le lycée professionnel Georges Frêche, construit dans le quartier de Port-Marianne, à la périphérie de Montpellier, a été inauguré en septembre dernier.
Il est l’œuvre du célèbre architecte italien Massimilano Fuksas et de sa femme Doriana. C’était le vœu de Feu-Georges Frêche, le maire de la ville, de faire travailler de grandes signatures sur l’aménagement de la cité héraultaise.
Du coup, on trouve aussi des bâtiments de Chemetov, Hadid ou encore Ricciotti, aux côtés de cette école… Un établissement qui est destiné à la formation des jeunes aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration et doit recevoir à termes, un millier d’élèves.
Composé de 5 bâtiments, dont trois principaux, reliés par une “piazza” intérieure, il troque l’angle droit pour des volumes aux formes organiques comme érodées par les éléments.
Pour modéliser cet ensemble complexe, l’équipe d’architectes s’est appuyée sur le logiciel 3D Rhinocéros. Le tout est aussi impressionnant que sculptural.
« Les formes très structurelles du projet n’étaient pas facile à suivre », explique Damon Belusco, architecte en chef pour Fuksas. Cette complexité de lignes fut l’une des principales difficultés de construction.
Pour tester la potentialité d’exécution du projet, le maître d’ouvrage a fait construire en marge du chantier un prototype, représentant un pan de façade à taille réelle. A l’arrivée, sur les 10000 m2 de façades des trois principaux bâtiments, réalisés en béton de 18 cm d’épaisseur, les voiles droits ou à simples courbures ne représentent en effet, qu’à peine un tiers de l’ensemble.
L’entrée principale du lycée, sorte de passage couvert aux formes organiques, surnommée “la voute” est élaborée à partir d’un treillis métallique recouvert de béton. Pour les façades, l’architecte fait le choix d’un habillage métallique.
Ce “vêtement” est constitué de 17 000 triangles en alucobond, fixés sur des rails accrochés aux murs par des goujons. Cette forme géométrique permet en effet, de suivre les courbes avec le plus de justesse.
Pour s’y retrouver dans cette multitude, les emplacements sur le plan de calepinage sont définis à l’aide de code-barres. Pour la pose, il a fallu s’adjoindre l’aide d’un géomètre.
Les 600 ouvertures aux formes aléatoires sont, elles-aussi, composées de vitrages de forme triangulaire aux châssis en aluminium fabriqués sur mesure. C’est l’entreprise Kawneer qui a imaginé cette solution et Barsalou qui s’est chargé de la réalisation.
Enfin, l’exiguïté de la parcelle a constitué une autre complication. En général, un bâtiment de ce type est implanté sur 5 à 6 ha de terrain alors qu’ici, la parcelle n’excède pas 1,6 ha. Il a donc fallu travailler toute l’organisation du chantier. En tout cas, le résultat s’avère impressionnant, et bien dans la trempe du quartier Antigone, tout proche.
Source : batirama.com / Nicolas Dembreville