A Rairies Montrieux, la robotisation sera "humaine", sans suppression de postes

A Rairies Montrieux, la robotisation sera

Depuis 1910, après cinq générations, l’entreprise est en pleine transformation, mais l’humain reste au cœur de ses préoccupations. Photo : Rémy Montrieux, CEO de Rairies Montrieux, à Batimat 2022 © Emilie Wood




A 69 ans, Rémy Montrieux, qui représente la 5ème génération à la tête de l'entrerpise Rairies-Montrieux, fabricant de matériaux de construction en terre cuite, aura vu passer de nombreuses crises.

 

"Je me souviens du premier choc pétrolier en 1973. J’avais 20 ans", évoque-t-il. "Je sais que les crises sont fluctuantes." Alors, ce n’est pas la situation économique actuelle qui va miner son optimisme pour le futur. Bien que les tuiles, les plaquettes que l’entreprise fabrique sont cuites à très haute température, les investissements réalisées dans les années 2000 pour installer une chaudière biomasse les met un peu à l’écart des soucis sur les coûts de l’énergie.

 

Quant à l’inflation ?  "Tous les ans, nous suivons l’inflation avec les salaires", indique avec simplicité M. Montrieux, interrogé en octobre 2022 lors du salon Batimat. On sent que pour lui, les salariés font partie d’une grande famille qu’il souhaite avant tout protéger.

 

Malgré la conjoncture actuelle, l’entreprise est en ce moment en plein essor et doit faire face à une demande de plus en plus importante. "La brique est revenue à la mode", se réjouit le chef d’entreprise. Et le savoir-faire de Rairies Montrieux, qui bénéficie du label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) pour son savoir-faire ancestral, permet à cette dernière d’être plébiscitée partout dans le pays mais aussi à l’international.

 

L’entreprise propose plus de 4.000 références de tuiles et palettes aux couleurs variées. Architectes ou promoteurs peuvent ainsi laisser s’exprimer leur créativité pour concevoir des immeubles, gares, kiosques ou autres bâtiments.

 

 

Des robots pour moins de pénibilité

 

 

© Rairies Montrieux

 

La robotisation du site de production, situé dans la commune les Rairies, près d’Angers (49), sera donc humaine. "L’objectif premier de la société, en faisant le choix de se moderniser, reste bien sur la productivité et la qualité. En termes de production pure, ces machines intelligentes permettent d’aller deux fois plus vite avec moitié moins de personnes", indique un tout récent communiqué de l’entreprise. Mais Arnaud Chevet, directeur d’usine, précise que "cette robotisation du site n’entraîne aucune suppression de postes mais des orientations vers des postes moins pénibles et à forte valeur ajoutée, comme les émaillées."

 

Le risque de développement de TMS (troubles musculosquelettiques) parfois causées par les tâches répétitives, comme le tri, sera donc grandement réduit grâce à l’installation de ces robots, qui doivent être placés à des points stratégiques de l’usine, comme l’emballage.

 

"Depuis 5 ans, nous sommes passé d’une ouverture de 8 heures par jour sur cinq jours, puis sur 6 jours. Et depuis un an, une ouverture de 12 heures par jour. Avec l’arrivée de deux nouveaux fours Céramifor en mars et décembre 2022, nous aurions besoin de 16 heures par jour", précise M. Chevet.

 

La robotisation de l’emballage fera gagner un temps précieux à l’usine qui pourra à nouveau passer à un temps d’ouverture de 8 heures par jour tout en étant en mesure d’augmenter les volumes de production.

 

Les huit robots commandés à la société SEA (fabricant de machines spéciales et intégratrice de solutions robotisées) sont attendus pour une mise en service au début de ce mois de février 2023. Le palettiseur permettra de ranger les boîtes remplies de plaquettes sur une palette. Un second robot, similaire mais plus petit, aura pour mission de former des cartons de rangement. Les six autres permettront de mettre les palettes dans les cartons.

 

Le robot le plus grand permettra d'automatiser et de simplifier le tri. © Rairies Montrieux

 

 

 

 

"Cette première installation est un test important car elle nous oblige à nous élever encore plus vers la qualité. De mauvaises productions créeront des problèmes de fonctionnement. La machine ne sera jamais aussi souple que l’humain", conclut Arnaud Chevet.

 




Source : batirama.com / Emilie Wood

L'auteur de cet article

photo auteur Emilie Wood
Journaliste, photographe, vidéaste, Emilie Wood travaille depuis 2010 pour la presse, qu’elle soit professionnelle dans les domaines du BTP et de l’agriculture, ou généraliste. Pour Batirama, elle écrit sur des sujets aussi variés que la conjoncture BTP, l’évolution de la réglementation, la rénovation énergétique, les réformes, les innovations, ou encore l’actualité de l’immobilier. Elle apprécie particulièrement réaliser des portraits d’entreprises et révéler les femmes et les hommes qui, chacun à leur manière, font une différence, qu’ils soient entrepreneurs ou collaborateurs d’entreprise.
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