"On n'a jamais eu une année aussi mauvaise", a déploré en conférence de presse le président de la FPI, Pascal Boulanger. Dans le communiqué de presse envoyé le même jour, il précise : "Le secteur de l’immobilier neuf s’enfonce dans une crise profonde, sans précédent ! Tous les segments, ventes aux propriétaires occupants, ventes aux particuliers investisseurs, ventes aux investisseurs institutionnels ou aux bailleurs sociaux, sont quasiment à l’arrêt."
Pris entre des coûts de construction qui ont grimpé et un pouvoir d'achat des acquéreurs en baisse, du fait de la hausse des taux d'intérêt, les promoteurs ont vu, fin 2022, leurs ventes dégringoler. Sur l'ensemble de l'année 2022, les réservations de logements neufs enregistrées par la FPI ont baissé d'un quart (-24,6%), et même de plus d'un tiers (-36,3%) au quatrième trimestre. Leur niveau est inférieur à 2020, année déjà exceptionnellement atone du fait de la pandémie et des confinements.
"Nous vivons, depuis décembre, à la fois une crise de l'offre et une crise de la demande", a regretté Pascal Boulanger. "Je pense qu'il est temps de proposer une mesure fiscale courte, d'exception", a-t-il avancé. "Elle pourrait démarrer le 1er mai et s'arrêter le 31 décembre, parce que la machine est totalement grippée, en panne. C'est ça, notre demande : à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle", a-t-il ajouté.
Il a cité en exemple un prêt à taux zéro "amplifié", une TVA abaissée pour les propriétaires occupants... ou l'exonération des droits de succession sur les logements neufs achetés, une mesure déjà prise en 1993-94 sous le gouvernement d'Edouard Balladur.
"Je sais, ce n'est pas dans l'air du temps", a-t-il dit, reconnaissant que cette dernière mesure risquerait de surtout bénéficier aux plus riches. "D'accord, mais qu'est-ce qu'on fait? Là, on est en panne!"