La FFB, la Fnaim, la Fédération des Promoteurs Immobiliers, le Pôle Habitat de la FFB, Procivis, Unis et Unsfa, organisations représentant de nombreux professionnels des secteurs bâtiment et immobilier, ont rédigé ensemble un communiqué de presse ce 5 juin, au lendemain des annonces officielles des mesures qui doivent être prises par le Gouvernement afin de faire face à la crise actuelle du logement.
Pour rappel, tandis que le CNR Logement a lieu aujourd'hui, le 5 juin, et qu'Elisabeth Borne doit parler en fin de journée, Matignon a décidé d'annoncer dès dimanche soir (la veille du CNR Logement) les 14 mesures qui seront prises face à la crise. On notera en particulier la prolongation du prêt à taux zéro, qui sera néanmoins restreint à certaines conditions (logements neufs en collectif dans les zones tendues et logements anciens sous condition de rénovation en zones détendues), ainsi que l'arrêt du dispositif Pinel fin 2024. Le dispositif MaPrimeRénov' doit être, pour sa part, renforcé.
Dans le communiqué de presse, les professionnels de l'immobilier et de la construction s'indignent que le travail qu'ils ont effectués en amont n'ait pas été retenu. "200 personnes impliquées et sept mois de travail réduits à néant ? Il n'y a plus de politique du logement", peut-on lire.
"Le secteur n'a été entendu ni sur la crise du logement neuf ni sur les besoins en matière de rénovation énergétique, ni sur la réalité de la crise du marché immobilier vécue par les Français, singulièrement par les jeunes !" s'insurgent les signataires. "Sacrifier le seul outil d'accession à la propriété dans le neuf, le Prêt à taux zéro (PTZ), dans plus de 90% des communes, c'est accroître la fracture entre ceux qui ont les moyens de choisir leur mode d'habiter et ceux qui seront assignés à résidence." Sur la suppression du dispositif Pinel, ils ajoutent : "c'est nier le rôle du parc locatif privé pour la mobilité de nombreux Français".
Le communiqué accuse également le Gouvernement d'aller "droit dans le mur" en ne prévoyant rien "en soutien des travaux de rénovation énergétique, après avoir annoncé qu'il faudrait investir 48 Mds€ de plus par an pour répondre aux objectifs".
Les signataires demandent à rencontrer "en urgence" les présidents de l'ensemble des groupes parlementaires. "Au Parlement désormais de prendre ses responsabilités pour répondre aux besoins des Français et aux réalités locales", conclut le communiqué.