Image : Sur le territoire français, la baisse des prix de l'immobilier frappe presque toutes les grandes villes, Montpellier excepté (hausse de 2,1%). La plus forte baisse des prix concerne Nantes (-8%). © Meilleurs Agents
Ce baromètre national a été publié ce mardi par le site Meilleursagents.com. Thomas Lefebvre, directeur scientifique du site immobilier, résume la situation en ce début d'année : "le marché est pleinement entré dans un cycle baissier", résume-t-il. "Pour la première fois, le nombre de ventes de logements anciens est passé sous la barre des 900.000 transactions soit près d'un quart de ventes en moins par rapport à 2022" (Nombre exact de transations en 2023 : 890.000). Un effondrement qu'il qualifie "d'une rare violence".
Mis en cause également dans cette baisse des prix, la "politique monétaire menée par la Banque Centrale Européenne pour contrer l'inflation", qui a entraîné une forte hausse des taux de crédit. En seulement un an, ils sont passés de 2,5% en moyenne à plus de 4% aujourd'hui en ce qui concerne les taux pour une durée entre 20 et 25 ans.
Ces conditions ont mené les banques à "couper dans le vif leur production de crédit", avec une baisse spectaculaire de 40% d'octrois par rapport à 2022.
Fin 2023, le prix moyen au mètre carré en France était de 3.127€, avec bien entendu de fortes variations entre les villes et entre les régions (prix à Paris 9.644€/m², prix à Toulouse 3.555€/m².
En moyenne, les prix ont reculés de -5,3% en un an à Paris, de -3,1% en un an pour les 10 plus grandes villes de France, de-1,7% pour les 50 plus grandes villes de France. Les zones rurales, qui affichent encore une hausse des prix si l'on regarde les chiffres sur un an (+2,9%) commençaient à afficher un recul également sur le dernier mois de l'année (-0,2%).
D'après Thomas Lefebvre, les taux d'intérêts devraient connaître une baisse significative en 2024 "au moins jusqu'au printemps, avant d'enchaîner sur une période d'accalmie", facilitant l'accès au crédit. Cette baisse est estimée à -4% pour l'ensemble de l'année, avec en prévision 800.000 transactions immobilières.
Celui-ci prévient toutefois : "Ce léger mieux du côté du crédit ne suffira donc pas à combler l'actuel déséquilibre entre l'offre et la demande. Même s'il est fort probable que les taux baissent dans les prochains mois, ils resteront durablement supérieurs aux niveaux moyens que nous avons connus ces dernières années."
La baisse durable des prix immobiliers "ne pourra réellement se confirmer que si l'inflation continue à refluer et qu'aucun choc ne vienne perturber la reprise de la croissance", ajoute-t-il.
Le baromètre Meilleurs agents s'appuie sur quatre grands indicateurs, l'Indice des prix immobiliers, l'Indicateur de tension immobilière, le Délai de vente médian et le Taux de décote moyen, ainsi que sur les transactions communiquées par les agences immobilières et la base BIEN des notaires de Paris.