Au troisième jour du salon Techtextil à Francfort, penchons-nous sur les matières. On trouve tout au salon Techtextil. Prenons les moquettes, par exemple. Le polypropylène est une matière de choix pour la confection des moquettes.
Il présente une très forte résistance à l'abrasion, il est hydrophobe, résiste à la plupart des agents chimiques susceptibles d'être utilisés sur une moquette, offre des performances d'atténuation acoustiques intéressantes, etc.
Mais voilà, jusqu'à l'ouverture du salon Techtextil 2013, on ne savait pas le teindre, ni l'imprimer. Son caractère hydrophobe, justement, empêchait les teintures conventionnelles de pénétrer la matière. Il fallait teindre la résine de polypropylène dans la masse, avant l'extrusion de la fibre.
Bref, en polypropylène, on savait faire de la moquette monocolore et sans motifs. Jusqu'à ce que le fabricant belge Devan Chemicals reçoive un prix de l'innovation Techtextil 2013 pour la formulation d'un polypropylène teignable de manière conventionnelle et imprimable.
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Désormais, il sera possible d'imprimer des motifs sur une moquette en polypropylène, après son assemblage. Ce qui ajoute un atout esthétique aux avantages déjà connus du polypropylène.
Les responsables d'entreprises de mise en œuvre de textiles en façade, sont aussi venus à Techtextile à la recherche, non pas de nouvelles toiles, mais de méthodes efficaces pour les tendre et conserver la tension durant des années lorsqu'elles sont installées sur des façades.
Selon eux, en effet, les deux meilleurs fabricants de toiles à tendre en façade sont, d'une part le français Serge Ferrari, d'autre part l'allemand Verseidag Indutex GmbH. Il existe quantité d'autres marques, certaines très bonnes, comme le belge Sioen.
Mais, pour habiller les bâtiments, Serge Ferrari avec ses toiles PVC et Verseidag Indutex avec ses toiles en fibre de verre enduites de PTFE, dominent nettement, selon les utilisateurs.
Ils apportent en effet un grand soin à la mise au point de leurs toiles, en veillant non-seulement aux aspects mécaniques, mais encore à l'élaboration des couleurs en offrant une palette plus attrayante du point de vue esthétique et en s'assurant de la durabilité de la brillance des matières dans le temps, etc.
Deuxièmement, disent les entreprises, tendre de la toile sur des cadres en façade ou en toiture, c'est relativement simple. Ce qui est plus compliqué, c'est de maintenir la tension dans le temps face à toutes sortes d'agressions : vent, pluie, neige, différences de températures parfois de plus de 20 K dans une même journée, etc.
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Après avoir bien cherché, ils ont trouvé le français Profil Tension System (www.profil-ts.com), dont le but est de développer et de commercialiser des systèmes de cadres aluminium dotés de dispositifs simples et fiables durant des années, capables de tendre la toile et de compenser ses dilatations et retraits.
La société n'existe que depuis 2004. Son premier système pour le bâtiment est apparu en 2008 seulement. 2013 et 2014 devraient voir un fort développement grâce à son nouveau système breveté TS Archi.
Grâce à l'incorporation de ressorts dans les profilés aluminium des cadres autoportants sur les quels la toile est fixée puis tendue, TS Archi permet la compensation de la tension, durant toute la vie en œuvre de la toile.
Il garantit une tension de 120 kg/ml (mètre linéaire) et permet de récupérer jusqu'à 18 mm de distension (dilatation), soit environ 3 fois la distension maximale des toiles actuelles.
Lien vers un court film TS Archi sur You Tube :
http://www.youtube.com/watch?v=sLeAQgD9Obo&feature=youtube_gdata
Le concours "Textiles Structures for New Buildings" (structures textiles pour bâtiments neufs) a été dirigée cette année par l'association Tensinet et le salon Techtextil. Elle récompense des étudiants du monde entier pour des projets dans quatre catégories : Macro-Architecture, Micro-Architecture, Environnement et Ecologie, Structures composites et hybrides.
Dans la catégorie Environnement et Ecologie, le premier prix a été attribué à Maria-Dolorès Parilla Ayuso, étudiante à l'école technique supérieure d'Architecture de Madrid. Son projet consiste à transformer un vieux cargo ancré dans le port du Pirée à Athènes, d'une part en gîte pour pélerins, d'autre part en centre "Le Corbusier".
Elle a percé de larges ouvertures à travers les ponts du navire, en respectant ses structures originales, installé de fins potelets qui supportent des voiles textiles. Ces voiles condensent l'humidité de la mer et contribuent à un rafraîchissement adiabatique des entrailles du bateau.
Dans la même catégorie, Friedrich Güzlow, Hannes Brandl et Maurice Fingler (Hochschule Augsburg) ont reçu le second prix pour trans²kin, une technologie qui intègre textiles en façade et capteurs solaires thermiques.
L'élément de base est un collecteur constitué de 5 tubes de verre, contenant un fluide caloporteur et raccordé à un circuit solaire primaire. Ces 5 tubes sont reliés à des sortes de rideaux textiles, tendus verticalement sur la façade.
Les rideaux collectent la chaleur du soleil et la transmettent par une connexion sèche en fibres de verre aux collecteurs irrigués. En collectant la chaleur, les rideaux font office de protection solaire. Ils peuvent être montés sur des potences motorisées pour suivre la course du soleil et optimiser la collecte dans la journée.
La hauteur maximale des rideaux, celle qui optimise la collecte et la transmission de chaleur, est de 5 mètres environ. Il faut donc répéter l'ouvrage verticalement tous les 5 m sur la façade.