Lors de leur débat sur le thème «Quelle réglementation thermique pour réussir la transition énergétique ?», les experts du secteur du bâtiment et du chauffage ont apporté leur éclairage sur les impacts et bénéfices des réglementations thermiques sur la facture énergétique et les pratiques des usagers.
Ces retours permettent de constater qu’il s’agit de faire la part entre les usages réglementés et les usages dus aux occupants. Les écarts observés entre les deux ont plusieurs origines.
Tout d’abord, les 50 kWhep/m2/an théoriques ne concernent que 5 usages (le chauffage, l’ECS, l’éclairage, la climatisation et les auxiliaires.). En outre, l’électricité a un coefficient multiplicateur de 2,58, contre 1 pour les autres énergies.
Par ailleurs, tous les calculs sont figés sur des zones géographiques, 8 fichiers météo, une température de consigne, des scenarii ou encore des apports internes fixes.
« Lorsque les consommations promises de 50 kWhep/m2/an sont dépassées par les usagers, on accuse les professionnels. Mais attaquera-t-on un constructeur automobile si l’on dépense plus de 5 litres d’essence au 100 ? » s’est insurgé Nathalie Tchang du Bureau d’Etudes Thermiques Tribu Energie.
Les usages réglementés par la RT 2012 représentant un peu plus d’un tiers seulement des consommations totales d’un ménage, il s’agit donc bien de tenir compte, au-delà de la conception, de l’usage que les consommateurs font de leur logement et de leur système de chauffage.
Pourtant, en pratique, les économies certifiées BBC sont réelles. Pour preuve : Tribu Energies a instrumenté 6 bâtiments utilisant tous types d’énergies durant plusieurs saisons: la consommation conventionnelle 5 usages est supérieure pour 7 logements sur 15, ce qui est au-delà des attentes réalistes.
Une réussite qui dépend toutefois de certains facteurs : la vigilance des maîtres d’ouvrages, la formation et la compétence des maîtres d’œuvre, l’accompagnement des usagers dans leur logement, des contrats de maintenance adaptés aux technologies installées et un suivi des consommations.
Ces résultats sous-tendent par ailleurs des précautions, parmi lesquelles :
L’application des réglementations thermiques valorise les solutions de chauffage performantes dans la construction neuve. Voici quelques temps, Uniclima s’était rapproché de GDF Suez pour dresser une road map technologique d’ici à 2020.
Pour Jean-Paul Ouin, son délégué général, les fabricants doivent suivre l’évolution des besoins dans un contexte réglementaire français et européen très strict.
Ainsi, les besoins en électricité spécifique vont surpasser les besoins de chaleur, le chauffage devenir un poste secondaire dans le bilan énergétique, tandis que la production d’ECS va se positionner comme 2e poste de consommation en résidentiel.
Pour que les matériels de chauffage répondent aux exigences des futures règlementations thermiques, les professionnels devront réunir les conditions suivantes :
Pour François Frisquet, Directeur général de Frisquet SA, qui se posait comme représentant des fabricants, son devoir et celui de ses pairs est en outre d’être capable de proposer des offres clés-en-main et de standardiser leurs produits pour gagner en effet volume.
En 2020, dans la construction neuve, les parts respectives des besoins seront les suivantes :