Le Comité de concertation et de coordination de l'apprentissage du BTP (CCCA-BTP), qui revendique le rang de "premier réseau d'apprentissage en France", a fait part de ses "inquiétudes" à l'occasion de la présentation du premier "Baromètre de la vie de l'apprenti", enquête menée auprès de 65.000 apprentis dans le bâtiment (voir ici).
Début septembre, les effectifs des 103 centres de formation du réseau étaient en baisse de près de 8%. Sur l'ensemble de la rentrée (étalée jusqu'à décembre), l'association s'attend à une baisse de 5%, après 15% entre 2008 et 2012.
Si le nouveau bac professionnel en trois ans "concurrence" la filière de l'apprentissage, cette baisse s'explique d'abord par "la difficulté plus grande à trouver des entreprises" en période de crise économique, observe le directeur de la formation du réseau Daniel Munoz.
A côté de cet "effet conjoncturel", les "annonces du gouvernement", mi-juillet (sur la suppression puis recréation d'une aide en faveur des très petites entreprises) "n'ont pas forcément été un élément favorable à encourager les entreprises à prendre des jeunes", estime-t-il.
La France comptait au total 435.000 apprentis en formation fin 2012. L'objectif de François Hollande est de parvenir à 500.000 en 2017. Pour y arriver, "il faut stabiliser les aides et les rendre plus lisibles", estime M. Munoz.
La réforme du financement de l'apprentissage, annoncée avant la fin de l'année, doit aussi, souhaite-t-il, "recibler les moyens sur les centres de formation d'apprentis" pour "garantir leur équilibre financier".
Une partie de la taxe d'apprentissage versée par les entreprises finance à l'heure actuelle des établissements d'enseignement professionnel, supérieur, ainsi que des grandes écoles. Le président a souhaité qu'elle soit à l'avenir "entièrement consacrée" à son objet premier.
Au niveau national, le nombre de nouveaux contrats d'apprentis avait retrouvé en 2012 son niveau d'avant-crise mais il a chuté de 23% au premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012.
Chacun de mous a pourtant appris son métier quelque part et avec quelqu'un non? Normalement l'apprenti a un maître d'apprentissage qui s'occupe de lui et lui apprend le métier comme on dit. Trop souvent l'apprenti est confiné dans les tâches de base sur les chantiers par des compagnons qui ne devraient pas intervenir. Outre les quelques aberrations de la médecine du travail qui mettent en porte à faux l'entreprise qui prend un apprenti, on a une situation qui ne favorise pas l'intérêt des jeunes pour le BTP.
Certains apprentis s'imaginent avoir davantage de connaissances que leur maître d'apprentissage aussi bien sur le travail que sur la sécurité par ex: le casque ou/et les gants sont plus dangereux qu'ils ne protègent. Au point que ces apprentis préfèrent abandonner.
Je suis une jeune entreprise du bâtiment, dans le monde du bois, j'ai parlé avec plusieurs collègues pour avoir leurs avis sur le monde de l'apprentissage. Hormis le fait comme le signale Emonti 144 qu'ils ne peuvent toucher à rien dans l'entreprise on a que 15 jours pour les jauger eux mais également leurs parents. Ne connaissant plus le respect de la hiérarchie et ça depuis longtemps (ma femme est prof des collèges). Dure équation à résoudre, pourtant j'aimerai transmettre mes connaissances du matériaux "BOIS" que je côtoie depuis l'age de 15 ans (j'en ai 50).
Nous ne pouvons plus prendre d'apprentis mineur car l'inspection du travail leur interdit l'emploi des machines et outils électriques. Avoir un apprenti qui regarde les ouvriers travailler ne leur apprend pas le métier et les décourage rapidement.
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Jamais eu de problème de port d'EPI, de dynamisme, d'attention ou d'obéissance avec mes apprentis (évidemment, il faut leur fournir le matos et être clair dès le départ), et l'inspection du travail a toujours accepté l'usage des outils "dangereux" (perfos). Par contre gros pb avec le CFA : prof d'atelier absent pendant des mois; apprentissage atelier très loin de la réalité : il faudrait que dès le départ les apprentis soient formés aux gestes de base (dans notre métier : faire des trous, des bouchements et des fixations propres dans les cloisons courantes) pour éviter de faire les c***eries coûteuses dans les maisons de nos clients; pas de vérification du niveau : CAP élec sans savoir câbler un V&V; relation tordue : comme les CFA sont des centres de formation continue, ils considèrent le patron comme le "papa" et on a droit à toutes les remontrances pour retard, bavardage etc...; fonctionnement à la c** : portes fermées à 8h et donc si le bus a 20mn de retard, l'apprenti perd 2h de cours; programmes inadaptés aux élèves : en BP "avec le programme on n'aura pas le temps de faire d'atelier"; petits arrangements : en fin de CAP clim, on découvre que l'apprenti n'aura pas son attestation d'aptitude pourtant promise au départ... Un stagiaire en bac pro, c'est vachement plus simple comme relation.