Cette étude menée en partenariat avec une quinzaine de médecins du travail et des chercheurs en sociologie de l’Ecole Centrale de Paris a associé pendant deux ans les équipes de 7 entreprises de gros œuvre.
Elle visait à comprendre et à analyser comment est vécue la notion de risques par les différentes typologies de salariés. Malgré l’amélioration ces dernières années des conditions de travail grâce notamment à de nouveaux équipements et matériels, le bâtiment demeure un secteur où le taux d’accident est important.
« Pourtant, les solutions techniques de prévention ne manquent pas mais elles ne sont pas mises en œuvre, regrette Paul Duphil, directeur général de l’OPPBTP. Face à ce constat, il nous faut comprendre ce qui se passe dans la tête des opérateurs et des encadrants lorsqu’ils sont confrontés à des risques. »
L’étude a permis de révéler trois éléments principaux. Elle a mis en exergue l’enjeu de la parole et le besoin de développer la culture du dialogue alors que la perception du danger est sensiblement différente selon les opérateurs.
« Les travaux menés ont également rappelé le rôle crucial du chef d’équipe en matière de prévention, précise Paul Duphil. Enfin, elle a attiré notre attention sur les intérimaires et les nouveaux entrants dans l’entreprise qui sont confrontés à un mécanisme spontané de mise à l’épreuve de la part des autres salariés. »
« Afin de renforcer la capacité individuelle et collective de chacun à faire face aux dangers, l’idée est de donner la possibilité au maçon d’être actif dans le processus de prévention et non plus de lui intimer l’ordre de porter tel ou tel équipement, de mettre en place telle ou telle solution technique, estime Patrick Obertelli, professeur et chercheur à Centrale.
L’initiative a fait l’objet d’un film vidéo qui synthétise les deux années de travail (pour voir la vidéo cliquez ici). Elle pourrait être étendue prochainement à d’autres corps de métiers.
Source : batirama.com / Céline Jappé