A l'orée de cette relance d'envergure de la commande publique, une étude prospective sur l'emploi et les compétences a été menée conjointement par la fédération régionale des TP en Ile-de-France (FRTP) et la direction régionale des entreprises, du travail et de l'emploi (Direccte).
"L'impact est considérable", dit le préfet d'Ile-de-France Jean Daubigny. "12.800 emplois liés à l'augmentation d'activité attendue par les travaux du Nouveau Grand Paris devront être pourvus", dit-il.
S'y ajouteront 5.400 postes liés au renouvellement des départs en retraite, soit un total de 18.000 emplois dans le secteur. M. Daubigny et le président de la FRTP José Ramos se sont engagés sur la création de 100 emplois d'avenir d'ici à fin décembre 2014 et 1.000 Contrats de génération dans la filière d'ici décembre 2018.
Dans cette filière qui employait en 2012 pas moins de 55.800 personnes (50.700 salariés et plus de 5.000 en travail temporaire) dans 800 entreprises, le renouvellement est une "problématique forte".
En effet,14% des salariés ont plus de 55 ans et sont susceptibles de partir à la retraite d'ici 7 ans et certains métiers sont plus touchés (18%): conducteurs de poids lourds, terrassiers, mineurs.
"Ce phénomène pose la question globale du renouvellement des compétences et donc de formation des jeunes; et la question plus spécifique de la transmission et de la conservation des savoirs-faire notamment dans les métiers experts", rapporte l'étude.
Entre les projets de métro souterrain, de tram-train, de tramways, de RER et les projets immobiliers (résidentiels, bureaux, commerces, entrepôts, hôtels, etc.) induits par les contrats de développement territorial (CDT), la filière a dressé la liste ses besoins en compétences. Elle a fait de l'insertion un enjeu particulier dans ce domaine.
La montée en charge des travaux de transports sera particulièrement marquée à partir de 2014, notamment alimentée par le génie civil (creusement de tunnel, création de gares souterraines, réalisation d'ouvrage d'art).
Après une augmentation plus faible en 2016, les nouveaux besoins repartiront à la hausse sur 2017 et 2018 notamment du fait des travaux d'équipement des voies ferrées.
En terme de volumes d'emploi, les principaux métiers en tension concernent les constructeurs d'ouvrage d'art béton armé (400 à 900 personnes annuellement entre 2013 et 2018) et les terrassiers (150 à 400 personnes).
Dans une moindre mesure, sont aussi concernés les moteurs de réseaux et ouvriers VRD (voirie et réseaux divers), ainsi que les métiers d'encadrement surtout les chefs d'équipe et chefs de chantier.
Les opérateurs de centrale (34 salariés en 2012) et les constructeurs d'ouvrage d'art métallique (147 salariés) sont moins nombreux mais vont faire l'objet de fortes variations à la hausse, tout comme les géomètres-topographes.
Plusieurs recommandations sont émise afin de ne pas rater le coche de ces enjeux: poursuivre la collecte des données dans le temps, porter une attention particulière à la formation pour assurer une continuité de l'emploi des salariés d'un chantier à l'autre, mettre en place une coordination pour la formation des nouveaux entrants.