Sur la côte méditerranéenne, les risques liés à la mer et aux inondations sous-estimés

Méditerranée : risques liés à la mer et aux inondations sous-estimés. © Laure Pophillat

Les collectivités locales du pourtour méditerranéen français sous-estiment la vulnérabilité de leurs territoires aux risques liés à la mer et aux inondations, lesquels vont être accentués par le changement climatique.




Les collectivités locales du pourtour méditerranéen français, espace attractif et densément peuplé, sous-estiment la vulnérabilité de leurs territoires aux risques liés à la mer et aux inondations, lesquels vont être accentués par le changement climatique, ainsi que l'estime un rapport de la Cour des comptes publié vendredi 24 janvier 2025.

 

 

 

Un redoutable espace convoité

S'étendant sur près de 1 700 km, soit un tiers des côtes métropolitaines françaises, le littoral méditerranéen concentre 3,3 millions d'habitants, population qui devrait croître de 13 % entre 2013 et 2050, ainsi que le rappelle ce rapport, résultat d'une enquête menée conjointement par les chambres régionales des comptes de :

Corse,

– Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca),

– et d'Occitanie.

 

Toutefois, cet "espace convoité [...] peut se montrer redoutable" en raison de "son exposition aux aléas et aux risques liés à la mer et aux inondations", ainsi qu'à l'érosion côtière, autant de phénomènes que le changement climatique va rendre plus intenses et fréquents. De même, l’accélération de la montée du niveau de la mer est actée : elle était de 2 mm/an dans les années 1990 alors qu'elle a doublé aujourd’hui (4 mm/an).

 

"Le littoral [méditerranéen] concentre les risques parce qu'on a une concentration de la population, des activités humaines, une surconsommation de l'espace et une artificialisation des sols", a détaillé lors d'une conférence de presse Valérie Renet, ici en photo, la présidente de la Chambre régionale des comptes d'Occitanie."Or, on constate que les aménagements qui existent, en termes d'activité, d'urbanisme, se font sur des zones qui sont déjà exposées", a-t-elle ajouté. © Profil LinkedIn / Valérie Renet

 

 

 

55 000 logements menacés par le recul du trait de côte

La cour rappelle que plus d'un tiers des 35 territoires recensés comme "à risque important d'inondation" en France métropolitaine se trouvent sur la côte méditerranéenne et que d'ici 2100, plus de 55 000 logements seraient menacés par le recul du trait de côte, dont près de la moitié en Occitanie, selon le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, la mobilité et l'aménagement).

Ainsi, la charge annuelle des assureurs entre 2020 et 2050 pour indemniser les aléas naturels serait, d'après leurs projections, "de presque 500 millions d'euros, couvrant seulement inondations et tempêtes, même pas la submersion marine", selon Valérie Renet, pour qui le système assurantiel pourrait à terme se retrouver "dans l'impasse".

Car ces risques, qui ne "peuvent être évités" mais dont "les conséquences dommageables peuvent être réduites", ne sont pas suffisamment pris en compte (voire aggravés) par les politiques d'aménagement des collectivités territoriales, lesquelles disposent pourtant des principaux outils de planification.

"Le sentiment d'exposition à la menace des habitants du littoral, comme parfois celui des élus, reste insuffisant", note la Cour, pour qui "l'évaluation du coût de l'impact de ces périls sur les bâtiments, réseaux, infrastructures, populations et de ses répercussions économiques demeure imprécise".

 

"Face à leur vulnérabilité, les collectivités du littoral méditerranéen ont réagi en ordre dispersé, minorant souvent les effets, faisant prévaloir des intérêts immédiats sans réflexion sur le long terme, sans mettre en rapport les choix d'aménagement avec une recomposition spatiale future", relève la chambre régionale des comptes d'Occitanie. © Laure Pophillat

 

 

Déplorant l'absence de déclinaison régionale de la stratégie nationale de gestion du trait de côte, Valérie Brenet a notamment appelé les communes à une meilleure cartographie des zones exposées à cette érosion côtière, tout en estimant que l'échelon pertinent de prise en compte de ces risques naturels pourrait être l'intercommunalité, déjà compétente en matière de planification climatique. Il faut "développer la coopération entre territoires et notamment associer l'arrière-pays", où il pourra être nécessaire de relocaliser certaines activités, estime-t-elle.




Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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