"Le plan de relance autoroutier est actuellement en discussion finale", a indiqué Frédéric Cuvillier, lors de sa visite au salon des maires de France. Ce plan de relance doit permettre aux concessionnaires autoroutiers, qui financent, construisent, entretiennent et exploitent les autoroutes, d'engager 3 à 3,5 milliards d'euros de travaux sur le réseau. En échange, l'État doit allonger la durée de leurs concessions.
Deux de ces trois gestionnaires, Vinci Autoroutes et APPR, appartiennent aux géants du BTP Vinci et Eiffage. Frédéric Cuvillier a précisé avoir demandé aux concessionnaires "qu'ils soient dans leur responsabilité économique en relançant des travaux qui s'adressent aussi aux PME. La priorité sera donnée aux commandes vertueuses, adressées aux PME". Il a fait état de "critères extrêmement précis, voire contraignants".
Ce plan de relance devrait être transmis d'ici la fin de l'année à Bruxelles, qui doit donner son feu vert. La Cour des comptes a dénoncé en juillet les augmentations importantes des péages autoroutiers, dues selon elle aux relations contractuelles déséquilibrées entre l'État et les sociétés autoroutières depuis la privatisation de la gestion en 2006.
Par ailleurs, interrogé par l'AFP sur l'écotaxe, le ministre a précisé qu'il n'en "souhaite pas" l'abandon, car c'est "la base même du financement des infrastructures". Le gouvernement doit réceptionner le système dans les prochaines semaines, en vue de l'homologuer. L'État devra alors verser à Ecoumouv', société chargée de la mise en place et de la collecte de l'écotaxe, un loyer mensuel de 18 millions d'euros, même si la taxe n'est pas appliquée.
Ecomouv' en revanche, qui devait livrer le dispositif en juillet dernier, doit verser à l'État huit millions d'euros mensuels d'indemnités de retard. "Une commission d'enquête parlementaire sur le contrat va être mise en place au Sénat, et une mission d'information sur l'écotaxe à l'Assemblée Nationale.
Cette dernière va auditionner tous les acteurs, faire des préconisations, et peut-être même une initiative parlementaires, de modification du contrat", a ajouté le ministre. Il a précisé que cette mission devrait durer "plusieurs mois", mais n'a pas donné de calendrier précis sur la date possible d'entrée en vigueur de l'écotaxe.