Les déperditions thermiques désignent la perte de chaleur d’un bâtiment vers l’extérieur, entraînant une surconsommation énergétique pour maintenir une température intérieure confortable. Ces pertes peuvent être causées par une isolation insuffisante, des matériaux inadaptés ou des défauts dans la conception du bâtiment.
Plusieurs éléments sont responsables de ces déperditions :
• La toiture : première source de perte thermique, elle représente jusqu’à 30 % des déperditions si elle est mal isolée. Une isolation performante est donc essentielle pour limiter ces fuites.
• Les murs : ils peuvent représenter environ 20 à 25 % des pertes de chaleur. L’isolation par l’intérieur ou par l’extérieur permet de réduire ces déperditions et d’améliorer la performance énergétique du bâtiment.
• Les fenêtres et portes : les ouvertures sont des points sensibles, avec une part importante des pertes énergétiques. Des menuiseries mal isolées ou un simple vitrage favorisent les échanges thermiques avec l’extérieur.
• Les planchers : responsable de 7 à 10 % des déperditions, un sol mal isolé peut entraîner une sensation d’inconfort et une perte de chaleur vers le sous-sol ou le vide sanitaire.
• Les ponts thermiques : situés aux jonctions entre différents éléments du bâtiment (murs, dalles, angles), ils créent des zones de rupture dans l’isolation et augmentent la fuite de chaleur.
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Une isolation efficace est essentielle pour limiter les pertes de chaleur et améliorer la performance énergétique d’un bâtiment.
• Isolation des combles perdus : utilisation de laine minérale soufflée (laine de verre, laine de roche) ou de panneaux isolants.
• Isolation des combles aménagés : pose d’isolants sous rampants (panneaux rigides, mousse polyuréthane, laine de bois).
• Toiture chaude ou toiture froide : pour les toits plats, l’isolation peut être placée au-dessus ou en dessous de la membrane d’étanchéité.
• Isolation par l’intérieur (ITI) : pose de panneaux isolants ou de doublages isolants sur les murs intérieurs, une solution économique mais réduisant légèrement la surface habitable.
• Isolation par l’extérieur (ITE) : application d’un revêtement isolant sous enduit ou sous bardage, améliorant la performance thermique sans impacter l’espace intérieur et offrant une meilleure protection contre les ponts thermiques.
• Vitrage performant : privilégier le double ou triple vitrage avec gaz argon pour une meilleure isolation thermique.
• Menuiseries adaptées : choisir des cadres en PVC, bois ou aluminium avec rupture de pont thermique pour limiter les échanges thermiques.
• Pose soignée : assurer une installation sans fuite d’air et avec un bon calfeutrage.
• Isolation sous dalle : pose d’un isolant avant la construction du plancher, idéale pour les constructions neuves.
• Isolation sur dalle : ajout d’un isolant sous le revêtement de sol (chape isolante, panneaux rigides).
• Isolation des vides sanitaires et sous-sols : utilisation de panneaux isolants ou mousse projetée sous le plancher pour réduire les pertes vers le sol.
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Les ponts thermiques sont des zones où l’isolation est interrompue, entraînant des pertes de chaleur et des risques de condensation. Ils se situent principalement aux jonctions entre murs, planchers et ouvertures. Pour les réduire, l’utilisation de rupteurs de ponts thermiques permet de limiter la conduction thermique. Une bonne continuité de l’isolant et une exécution soignée des jonctions structurelles sont également essentielles pour améliorer la performance énergétique du bâtiment.
L’évolution des matériaux de construction permet aujourd’hui d’optimiser l’isolation des bâtiments et de limiter les pertes de chaleur. Différentes solutions sont utilisées dans le BTP pour améliorer la performance thermique et répondre aux exigences environnementales.
• Bardage métallique : en plus de son aspect esthétique moderne, il contribue à la régulation thermique des bâtiments grâce à son association avec une isolation performante. Sa durabilité et sa résistance aux intempéries en font une solution prisée pour améliorer l’efficacité énergétique.
• Isolation biosourcée : composée de matériaux naturels comme la laine de bois, l’ouate de cellulose ou le chanvre, cette isolation offre une alternative écologique aux isolants traditionnels. Elle permet une excellente régulation thermique tout en réduisant l’empreinte carbone des constructions.
• Matériaux à changement de phase (MCP) : ces matériaux stockent la chaleur lorsqu’elle est en excès et la restituent lorsque la température baisse, optimisant ainsi le confort thermique tout au long de l’année. Ils sont souvent intégrés aux parois ou aux revêtements intérieurs.
• Enduits isolants et bétons innovants : certains enduits et bétons intègrent des composants isolants qui améliorent la performance thermique des murs sans augmenter leur épaisseur. Ils permettent de renforcer l’isolation tout en conservant l’inertie thermique du bâtiment.