Ce taux est inférieur à la moyenne européenne et place la France loin derrière l'Allemagne (près de 8%), le Danemark (12%) ou les Pays-Bas (16%). Et pourtant, une personne âgée sur deux en France n'a pas d'enfant vivant à proximité, susceptible de l'aider.
Le gouvernement, qui prépare une loi sur l'autonomie des personnes âgées, avait chargé Isabelle Rougier (Agence nationale de l'habitat, Anah) et Pierre Mayeur (Caisse nationale d'assurance vieillesse, Cnav) de lui faire des propositions pour améliorer la situation. Ces deux organismes financent des aides pour l'adaptation de l'habitat.
Les auteurs du rapport proposent de sensibiliser les personnes âgées, les aidants et les professionnels à l'importance de réaliser des travaux d'adaptation des logements. Ils rappellent que les personnes de plus de 65 ans habitant des logements peu ou pas adaptés s'exposent notamment à des chutes (62% des 450.000 chutes enregistrées chaque année surviennent à domicile), susceptibles de déclencher une perte d'autonomie.
La stratégie d'information "devra prendre en compte la part de déni du vieillissement" chez les retraités, "qui explique en partie le faible recours aux aides", soulignent-ils.Ils proposent de réaliser un guide afin de rendre plus lisible la marche à suivre, de la demande d'aide à la réalisation des travaux.
Ils attribuent également le faible nombre de demandes d'aide au "manque de lisibilité des dispositifs" et font plusieurs propositions destinées à simplifier les circuits de financement et de réalisation des travaux, et à coordonner les différents acteurs.
Ils suggèrent notamment la création d'un "dossier unifié de demande d'aide", valable pour l'Anah et le réseau de l'assurance retraite.Ils souhaitent par ailleurs que cette problématique soit intégrée de manière "plus systématique" dans les programmes au niveaux départemental et local, et qu'au niveau national soit "sanctuarisé" un budget pour les aides à l'habitat.
Le président François Hollande s'est engagé à ce que 80.000 logements soient adaptés aux contraintes du grand âge d'ici la fin du quinquennat. Au total, l'Anah évalue à deux millions le nombre de logements nécessitant une adaptation.
Les personnes âgées de 60 ans et plus seront 20 millions en 2030 et 24 millions en 2060, comparé à 15 millions aujourd'hui, selon les projections de l'Insee. Le nombre de plus de 85 ans pourrait quadrupler d'ici 2050, à 4,8 millions.
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Merci pour cet article mettant en évidence les challenges auxquels seront de plus en plus confrontés les constructeurs de logement ainsi que les professionnels du bâtiment. Une problématique à laquelle nous avons déjà consacré un article d'ailleurs. Pour les personnes dans cette situation qui souhaitent adapter leur logement, nous les invitons à se rendre sur notre plateforme pour déposer leur demande de travaux.