Pour cette extension en « L » d'une maison individuelle, le traitement de la charpente et de la couverture mixte des techniques actuelles avec les matériaux les plus traditionnels. La charpente en chêne supporte des panneaux supports de couverture (Trilatte) permettant de réaliser en une seule opération l'habillage du plafond, l'isolation et la structure secondaire de la charpente. La couverture est constituée de tuiles plates de Bourgogne (Patrimoine d'Aléonard ) ; toute la « zinguerie » est réalisée en cuivre.
De nombreux points singuliers
Les tuiles « Patrimoine » utilisées pour cette opération sont disponibles en trois formats et deux formes, rectangulaires ou écailles, quatre nuances : Rouge de Mars, Noir de Vigne, Vert de Lichen, Ocré Lichen. Ici , c'est le modèle 16 x 27 qui a été retenu dans les trois teintes Rouge de Mars, Noir de vigne et Ocré Lichen, le mélange étant réalisé sur chantier par les compagnons. L'entreprise Precy, filiale des Charpentiers de Bourgogne, a réalisé l'ensemble de la couverture. Cette structure intervient essentiellement sur des travaux de tuiles plates et d'ardoises, et privilégie les projets à forte valeur ajoutée. Cedric Durand, le responsable de l'entreprise, précise que ce type d'intervention nécessite des compagnons aguerris. Un tel travail de couverture nécessite en effet de pouvoir traiter dans les règles de l'art tous les points particuliers : noues, arêtiers, lucarnes, zinguerie, ventilations, traitement des rives... Il faut y ajouter toutes les complications liées à des charpentes aux formes atypiques ou devant être recalées ; des situations courantes en rénovation.
Tuiles demi-rondes scellées à la chaux
En plein carré, la pose reste relativement simple, une fois les liteaux cloués sur les panneaux supports de couverture. La situation se complique au niveau du traitement des points particuliers.T ous les faîtages et les arêtiers sont traités à l'aide de tuiles demi-rondes spécifiques scellées au mortier de chaux.L es noues, comme toute la zinguerie, font appel au cuivre, probablement le matériau le plus durable pour ce type d'application. Hormis l'intérêt esthétique, l'usage de ce modèle de tuile plate représente l'assurance d'une pérennité optimale, d'une résistance accrue au gel, et d'une parfaite étanchéité.C e type d'opération est également valorisant pour l'entreprise. Avec de telles références, Cédric Durand évolue dans le métier d'art. Il espère ainsi faire évoluer l'image du couvreur, particulièrement auprès des jeunes qui rechignent toujours à s'orienter vers ces métiers.
Source: batirama.com / Gérard Guérit
Cette extension permet de dégager environ 700 m² de planchers. Quelle que soit l'orientation, la couverture reste très traditionnelle et fait appel à des matériaux de qualité.
La charpente traditionnelle en chêne a été réalisée par les Charpentiers de Bourgogne, maison mère de l'entreprise Précy. Elle reçoit des panneaux supports de couverture (Trilatte), garants d'une isolation performante et d'une finition parfaite.
Sur un pan de toiture, les tuiles préparées par paquets sont rapidement mises en œuvre. Les échafaudages mis en place assurent une parfaite sécurité aux couvreurs.
Le traitement des lucarnes représente le travail le plus long. Il demande de la précision et le goût du travail bien fait.
Les arêtiers et le faîtage sont traités à l'aide d'une tuile demi-ronde adaptée à l'échelle de la tuile plate.
Tous les scellements sont réalisés au mortier de chaux.
Le chef de chantier et ses compagnons sont fiers du travail réalisé. Mais ce type d'ouvrage ne représente pas une exception dans cette région dotée d'un riche patrimoine.
Toute la zinguerie est en cuivre.
Les soudures sont réalisées à l'étain. « Au prix actuel du cuivre », précise le chef de chantier, « nous avons l'impression de travailler de l'or. »
Dans cette région de tradition, ce type de couverture revient assez souvent. Un moyen de ne pas « perdre la main » et de transmettre le savoir aux plus jeunes.
♦ Dérives en rénovation
La Bourgogne englobe quatre départements : l'Yonne, la Côte d'or, la Sâone et Loire et la Nièvre. Si la tuile plate est emblématique de cette région ; elle laisse la place à l'ardoise dans le massif granitique du Morvan ; qui concerne surtout le département de la Nièvre. A l'approche de ce massif, les toitures sont souvent mixtes, et il n'est pas rare qu'une même habitation soit recouverte pour partie d'ardoises et pour partie de tuiles. Malgré l'existence du Parc Naturel Régional du Morvan qui est sensé faire respecter un certain nombre de règles architecturales, on constate une certaine dérive lors d'opérations de rénovation. Des tuiles à emboîtement de grande taille remplacent trop souvent les anciennes tuiles plates, voire les ardoises. Quant aux bâtiments agricoles, autrefois recouverts d'ardoises, ils sont souvent rénovés pour des raisons d'économie à l'aide de plaques ondulées ou d'éléments en bac acier.
♦ Pontigny et Aléonard : plus de 130 ans d'histoire commune
A Pontigny ; bourg situé au nord du département de l'Yonne, la fabrication des tuiles remonte au XIIème siècle, mais c'est en 1872 que Jules Aléonard se lance dans la fabrication des tuiles, carrelages et briques. A la fin de la deuxième guerre mondiale, la toiture de l'abbatiale de Pontigny doit être entièrement refaite. Les architectes des Monuments Historiques demandent à l'usine des tuiles épaisses reproduisant les caractéristiques de l'ancienne toiture. Ce seront les premières tuiles "Monuments Historiques", et le début d'une gamme qui reste aujourd'hui l'un des points forts de la production. En 1978, l'usine est ravagée par un incendie. La reconstruction et l'installation de matériels neufs sont entrepris. Enfin, en octobre 2000, une nouvelle unité de production entrait en fonctionnement. Elle comporte une chaîne de fabrication, un ensemble de cinq chambres de séchage, six fours cellules à cuisson lente, garants des qualités de la tuile de Pontigny.
Quelques fabricants de tuiles plates
Les quatre grands groupes présents sur le marché français : Koramic, Edilians, Terreal et Lafarge Couverture proposent des tuiles plates. Ce sont souvent des tuileries régionales qui ont rejoint des groupes, comme Aléonard maintenant intégré au groupe Koramic. Néanmoins, on peut encore trouver dans quelques régions des fabrications artisanales qui répondent aux besoins locaux ou à des spécificités particulières en termes de dimensions et de teintes. On peut citer la tuilerie Blache, , la tuilerie briqueterie d'Amances, la tuilerie Laurent, la tuilerie Royer...la liste n'est pas limitative.