L’année 2013 a permis au secteur de la régulation et de la GTB de bénéficier de la consolidation de l’entrée en application de la RT 2012 et de profiter du débat national sur la transition énergétique, générateur de nouveaux gisements d’économies d’énergie.
Contrairement au chauffage électrique, qui connaît un très fort ralentissement dans le neuf, dû au cœfficient de 2,58 que lui inflige la RT 2012, le chauffage à eau chaude connaît une évolution positive, notamment grâce aux régulateurs programmables.
En ce qui concerne les TAP (thermostats d’ambiance programmables), les modèles numériques filaires sont en progression et constituent des solutions privilégiées dans le neuf, les solutions sans fil étant généralement utilisées pour la rénovation.
On constate aussi une forte tendance à l’augmentation du nombre des régulateurs pour planchers chauffants. Bien qu’ils ne soient pas directement obligatoires dans la RT 2012, les régulateurs multizones s’imposent de plus en plus dans le résidentiel.
Pour leur part, les vannes auto-équilibrantes enregistrent une bonne croissance générée par le développement des réseaux à débit variable auxquels elles apportent une réponse en termes d’équilibrage. Favorisant la baisse des consommations, elles reçoivent un impact positif de la RT 2012.
Par ailleurs, la progression du marché de la régulation de la ventilation et de la climatisation confirme la nécessité de gérer les flux d’air dans des bâtiments de plus en plus étanches.
C’est ainsi sur la ventilation que s’est portée toute l’attention, ce qui se traduit par une croissance des moteurs de registre qui équipent les solutions de VMC, tandis que la maîtrise de l’extraction de l’air, qui passe par le réglage des ventilations, est devenue essentielle. On note enfin une augmentation des vannes hydrauliques auto-équilibrantes, qui bénéficient encore une fois d’un impact positif de la RT 2012.
Du côté de la GTB, les applications avec web embarqué continuent de se développer dans les installations. L’intégration de services web permet en effet, via une simple connexion sur un réseau internet, de remonter les informations locales.
À partir des données ainsi collectées, on réalise des scenarii de fonctionnement des bâtiments et on sélectionne celui qui est le plus économique pour le mettre en œuvre. L’intelligence du bâtiment se décentralise dans des fonctions de régulation de plus en plus terminales, l’enjeu étant de coordonner toutes ces fonctions pour optimiser le fonctionnement global du bâtiment.
Cette vision systémique des bâtiments est une opportunité de marchés pour la GTB : les solutions ne résident pas simplement dans le traitement logiciel des données, mais dans la capacité à configurer les contrôleurs et à gérer localement les équipements.
On constate d’ailleurs que la progression régulière et continue du nombre des Unités de Traitement Locales (UTL) se confirme encore cette année. Les régulateurs communicants sont en nette progression, tandis que les protocoles propriétaires sont en chute de 50% et ne dépassent plus les 10% du marché.
Quant au marché des services évalué par l’ACR, il concerne surtout la GTB et notamment les contrats d’entretien sur le matériel et les logiciels afférents. C’est le domaine qui a connu la plus forte évolution en 11 ans puisqu’il a presque doublé.
La belle croissance enregistrée par les services se traduit par l’adaptation des logiciels existants aux exigences de l’efficacité énergétique, l’amélioration de la capacité de connexion à distance et la migration des installations vers des solutions plus performantes.
Au final, la croissance cumulée de 6,8% du marché français de la régulation et de la GTB au cours de ces trois dernières années montre que ce secteur apporte une des principales solutions à l’enjeu de la sobriété énergétique et que les réseaux intelligents deviennent un pilier incontournable de la performance des bâtiments.
Pourtant, les membres de l’ACR restent réservés sur l’avenir de leur secteur en raison d’un manque de visibilité dû notamment à une crise économique peu propice aux investissements…ce qui n’empêche pas l’Association de vouloir créer un pôle hydraulique pour concentrer l’attention des adhérents présents et futurs aux enjeux énergétiques du résidentiel et tertiaire.