Le 27 mars dernier, Angélique Callu, 22 ans, a reçu le trophée Apprenti d’argent dans le cadre de la 8e édition des trophées de l’apprenti organisée par Batirama et ses partenaires. Une récompense encourageante pour la jeune femme qui prépare un CAP de menuiserie depuis huit mois.
« J’ai obtenu un bac technologique série électronique en 2012 puis je me suis inscrite en licence d’histoire de l’art et d’archéologie pour faire des fouilles, témoigne Angélique. En réalité, je me suis retrouvée à suivre des cours d’histoire antique. »
Elle prend goût à la rénovation en aidant son père lors de travaux dans l’appartement familial et décide alors de changer de voie pour préparer un CAP de menuisier. Séduite par le principe de l’alternance, Angélique intègre le BTP CFA de Rueil-Malmaison (Hauts-de- Seine).
La recherche d’une entreprise se révèle bien plus compliquée. « Je me suis fait reconduire plusieurs fois au prétexte que j’étais une fille. Le frein principal concernait la mise à disposition de toilettes et de vestiaires séparés. Heureusement, le proviseur a fini par m’aider et l’entreprise Trait de coupe, à Boulogne-Billancourt, m’a accueillie. »
Angélique avoue préférer la réalisation d’ouvrages à la restauration. « J’aime créer, façonner un ouvrage du début à la fin. Il faut d’abord lire les plans, puis faire les découpes et ensuite construire. » Son dernier chantier a consisté à confectionner un bureau et un placard sur mesure chez un particulier. « Du sol au plafond, rien n’était droit ! s’exclame la jeune femme. C’est un métier où il faut s’adapter à chaque situation et être très minutieux. »
Il y a quelques mois, le proviseur propose à Angélique de concourir aux trophées de l’apprenti qui consiste à décrire son travail et ses bonnes pratiques au quotidien. « J’ai expliqué le découpage de bouches sous l’angle de la sécurité au travail, indique-t-elle. C’est-à-dire que j’ai témoigné de l’importance de porter des équipements de protection comme le masque pour ne pas inhaler de poussières volatiles. »
Une démarche obligatoire dès lors que les menuisiers entrent en contact avec des particules volatiles, qu’ils vident les aspirateurs ou qu’ils effectuent des découpes à la scie. Ils portent également des vêtements de protection et des chaussures de sécurité.
« Nous n’avons pas le droit à l’erreur, explique-t-elle. Pas question d’oublier son casque de protection auditive ! » Angélique se réjouit d’être à bonne école en termes de sécurité dans son entreprise. « La prévention est devenue pour moi une évidence. Et le souvenir de la douleur que j’ai ressentie le jour où j’ai reçu deux serre-joints sur le pied est là pour me rappeler qu’il vaut mieux prévenir que guérir. »
" Créer mon entreprise... et embaucher des filles ! "
Sur la lancée de ce premier concours, Angélique participe à celui du meilleur apprenti de France qui consiste à réaliser un dessus de cheminée. « Je retravaille les épures, je prends les bonnes mesures : tout cela demande beaucoup d’investissement. Mon entreprise trouve que je présente le concours trop tôt, alors je le prépare essentiellement chez moi et au CFA. Et j’ai un vrai challenge à relever : si je suis meilleure apprentie de France, ce sera une fierté pour l’entreprise ! Moi, je serai déjà contente si je suis classée dans les dix premiers. »
À partir de la rentrée prochaine, Angélique ira suivre un BP menuiserie au CFA de Bretigny-sur-Orge (Essonne) qu’elle poursuivra d’une maîtrise. « Mon rêve est de construire ma maison en bois et d’avoir mon entreprise. Pour cela, je ferai toutes les études nécessaires », raconte-t-elle avant de conclure fermement « Ainsi, je pourrai embaucher des filles !
Source : batirama.com / Amélie Poncelet pour Prévention BTP