Elles sont autolisssantes, autonivelantes et rapides à appliquer à l’aide d’une pompe spécifique pour mortier fluide. «?Grâce à un séchage rapide lié à leur faible épaisseur, elles optimisent les coûts et délais de mise en œuvre, à l’image de la chape à base de sulfate de calcium qui utilise peu d’eau?», souligne Bernard Levrel, manager France de Knopp. Autre atout de ces chapes fluides : «?la pénibilité de mise en œuvre est largement réduite par rapport à une chape traditionnelle en supprimant aussi l’opération de talochage. Ce confort au travail séduit de plus en plus les applicateurs?», ajoute Matthieu Bellet, assistant chef de marché Système Sols chez Lafarge Bétons. «?Une solution dont tous les atouts sont également en faveur du client final. »
À la conquête des marchés
Conséquence : les chapes fluides ne cessent de gagner des parts de marché. « Les réglementations acoustique et thermique favorisent leur prescription au-delà de la maison individuelle », reprend Bernard Levrel. Et contrairement aux idées reçues, les chapes fluides «?de faible épaisseur et de charges réduites sont particulièrement adaptées en rénovation, même si nous avons encore des efforts à faire à destination de ce marché?», révèle Matthieu Bellet. Seuls inconvénients de ces chapes tous terrains : contrôler l’humidité résiduelle pour la chape à base de sulfate de calcium, et recouvrir au plus vite la chape fluide ciment sujette aux phénomènes de retrait, et donc de fissurations. Alors, pour une mise en œuvre de qualité, ces solutions doivent être envisagées en étroite collaboration avec le maître d’ouvrage.
Source: batirama.com / S. L.-H.
Quel est l’intérêt de ces chapes??
Elles ont des performances mécaniques appréciables qui permettent de s’affranchir des armatures métalliques et de réaliser des épaisseurs de mise en œuvre restreintes. Elles bénéficient d’une bonne conductivité thermique, même s’il n’en est pas fait mention dans les Avis techniques, car ce critère dépend de la qualité du sable. Ainsi, la conductivité thermique est bonne car les valeurs plancher données sont sous-estimées.
Et leurs limites ?
Avec la chape à base de sulfate de calcium, la pathologie qui subsiste demeure le décollement des revêtements de sol consécutif à une mauvaise ou non estimation du taux d’humidité de la chape. Il faut donc vérifier l’humidité résiduelle. En outre, ces chapes fluides et pompables sous-entendent un procédé technique, ce qui est valorisant pour l’entreprise. Mais, il faut être vigilant lors de la mise en œuvre. Moins longue que pour une chape traditionnelle, elle nécessite une bonne préparation importante du chantier.
Quel est leur avenir??
Généraliser les surfaces sans ponçage et sans pellicule et faire évoluer le temps de séchage. Pour la chape à base de sulfate de calcium, l’humidité résiduelle doit continuer à être contrôlée. Pour la chape fluide ciment, la pulvérisation du produit de cure a été rendue obligatoire en raison de la sensibilité à la fissuration liée au phénomène de retrait. Le ponçage étant impératif pour la compatibilité avec les produits de collage, ces derniers vont devoir évoluer.
* Christine Gilliot, responsable de division Enduits, Mortiers, Colles au sein du CSTB.
Solution n° 1 Des chapes chauffantes
L’enrobage parfait des éléments chauffants par les chapes fluides, et leur conductivité thermique améliorent le rendement énergétique d’un plancher chauffant, limitant les déperditions thermiques. Ainsi, ces atouts valorisés par la faible épaisseur des chapes fluides leur offrent une faible inertie. La montée en température est plus rapide, la régulation du confort plus fine, et la gestion de la température meilleure, notamment la nuit pour plus d’économie. Côté mise en chauffe, les délais sont raccourcis par rapport à une chape traditionnelle. Quand cette dernière nécessite quatorze jours, il en faudra, par exemple, sept pour une chape à base de sulfate de calcium avec plancher à eau, et cinq pour une chape fluide ciment sur plancher rayonnant électrique. Un gain de temps appréciable, également généré par l’absence d’armatures avec les chapes à base de sulfate de calcium qui sont compensées par le renfort avec des fibres métalliques spécifiques pour les chapes fluides ciment. Ainsi, la mise en œuvre des chapes fluides permet de s’affranchir de l’approvisionnement, de la manipulation et de la découpe du treillis soudé nécessaire aux chapes traditionnelles, long et difficile à mettre en œuvre.
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À retenir
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Intérêts : fluidité qui permet un très bon enrobage des éléments chauffants, faible épaisseur donc faible inertie thermique, suppression des armatures métalliques, la chape fluide ciment peut recouvrir tous types de planchers chauffants. Limites : les planchers rayonnants électriques et les planchers chauffants rafraîchissants ne sont pas visés par le CPT chape à base de sulfate de calcium. |
Solution n° 2 Des surfaces homogènes
Spécificité de la chape à base de sulfate de calcium : elle permet de traiter jusqu’à 1 000 m2 de surface sans joint de fractionnement, la plus grande longueur étant toutefois inférieure à 45 m conformément au Cahier des prescriptions techniques (CPT) chapes fluides à base de sulfate de calcium (300 m2 avec sol chauffant et longueur limitée à 25 m). Ainsi, sa planéité parfaite, supprimant les enduits de ragréage, offre des revêtements de sols plus esthétiques. Et la mise en œuvre est optimisée et raccourcie encore une fois en supprimant l’armature métallique. D’où son succès pour la réalisation de sols sportifs notamment en neuf à la place d’une dalle armée, ou en rénovation sur chape asphalte, enrobé bitumineux, béton. Si des joints de fractionnement doivent être réalisés, ils s’effectuent dès que la chape est praticable, sauf cas des profilés déjà installés avant coulage. Les joints sont à mettre indépendamment de la surface au passage des portes.
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À retenir
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Intérêts : grâce à sa variation dimensionnelle limitée et aux faibles risques de fissuration, la chape anhydrite permet la réalisation de surface homogène jusqu’à 1?000 m2. Limites : la chape anhydrite se limite à un usage en pièces humides E2, elle ne permet pas la réalisation de sols industriels. |
Solution n° 3 Des chapes spéciales rénovation
Grâce à leur mise en œuvre par pompage, les chapes fluides peuvent atteindre tous les chantiers y compris les plus difficiles d’accès. Leur faible épaisseur (d’environ 30 mm sans isolant contre 50 à 60 mm pour une chape traditionnelle et 40?mm avec isolant) et leur faible poids (environ 20 kg/m2 par cm d’épaisseur) permettent la remise à niveau de tous les supports y compris planchers bois (planchers sur solives ou sur lambourdes et planchers de doublages) aux faibles capacités porteuses. Seules conditions dans ce cas : les dimensions du plancher doivent prendre en compte la surcharge due à la chape et au revêtement, et pour les planchers existants, ils ne doivent pas présenter une flexibilité dépassant celle prévue par le DTU. Une nouvelle fois, la suppression de l’armature métallique offre gain de temps, ainsi que la possibilité de s’affranchir des opérations de ravoirage. Enfin, afin de répondre aux exigences les plus performantes des réglementations thermique et acoustique, à épaisseur égale de plancher, les chapes fluides permettent d’augmenter les épaisseurs d’isolant.
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À retenir
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Intérêts : résistance mécanique élevée pour travailler en faible épaisseur et minimiser la surcharge du plancher donc adaptée en rénovation. Limites : sur anciens revêtements, seuls sont conservés les revêtements non compressibles et non putrescibles. |
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