Ce pôle d'activité est aussi de loin le plus lucratif, avec une marge moyenne de 24,7%, en hausse de 1,8 point, pour un chiffre d'affaires en progression de 0,8%, selon une étude du cabinet Mazars, qui porte sur les 15 leaders européens du BTP.
Car a contrario, leurs autres secteurs d'activité ont vu leur marge, déjà moindre, s'éroder : elle n'a été que de 2,7% dans le secteur du BTP (en baisse de 1,5 point) de 3,1% dans la route (construction, entretien, -0,6 point), de 5,7% dans les services relatifs à l'énergie, l'environnement et l'eau (-0,5) et de 8,3% dans l'immobilier (-0,1).
En Europe, le groupe français Vinci est leader de la concession autoroutière avec ses branches Vinci Autoroutes et Vinci Concessions et sa marge opérationnelle, aux alentours de 30%, est l'une des plus élevées du secteur avec celle d'Eiffage (un peu en-deçà de 40%), relève Mazars.
En Europe, seul Ferrovial fait mieux avec une marge opérationnelle d'environ 50% en 2013, tandis que les britanniques Balfour Beatty (18%) et Carillion PLC (25%), ainsi que le néerlandais Royal Bam Group (aux alentours de 0%) font moins bien.En contrepartie, l'activité PPP/concessions comporte des "charges financières élevées", note l'étude."
Dans un contexte de crise des dettes souveraines, ce secteur pourrait bénéficier de l'intérêt des pays afin de limiter leurs investissements", estime le cabinet. "Les taux de marge de ce secteur sont variables selon les pays", poursuit l'étude, notant que "les groupes français et espagnols bénéficient notamment de la privatisation des autoroutes".
En France un vif débat s'est ouvert sur les tarifs des péages appliqués depuis la vente des concessions autoroutières à de grands groupes privés en 2006, l'Autorité de la concurrence pointant une rentabilité des sociétés concessionnaires de 20% ou plus. Le ministre de l'Économie a promis de faire "baisser les tarifs là où ce sera possible".
L'autre relais de croissance des géants du BTP sur la période est l'international: la part de l'activité hors d'Europe "monte en flèche" et grimpe de 5 points entre 2011 et 2013, passant de 18% à 23% en moyenne. Ainsi le français Eiffage, encore peu présent hors d'Europe, a-t-il affirmé "sa volonté d'expansion en ciblant particulièrement les marchés de l'Afrique et du Moyen-Orient, dont certains à risque, avec une progression de 44% de l'activité hors d'Europe entre 2011 et 2013", souligne l'étude.
Aussi l'espagnol ACS grâce au rachat de l'allemand Hochtief, a-t-il vu son activité hors d'Europe progresser de 13 points aux alentours de 75%, contre +12 points et +11 points respectivement pour ses compatriotes Acciona et Ferrovial, lesquels "s'éloignent d'un marché domestique encore en difficulté".
Cette étude est basée sur les documents de référence et présentations des sociétés étudiées, ainsi que les données publiées par la Fiec (Fédération de l'industrie européenne de la construction) et par la société Xerfi.