Une évidence s’impose : l’heure n’est plus à la fête dans le BTP. Trois années de recul de l’activité dans la BTP ont durement frappé l’ensemble des acteurs de la filière dont nombre ont révisé leurs stratégies d’investissement et de présence sur les salons nationaux et régionaux.
Alors pour convaincre ses clients exposants mais aussi les visiteurs potentiels, les organisateurs veulent jouer à fond la carte du professionnalisme mais aussi celle de la sobriété sur la forme.
Un professionnalisme qui s’impose d’autant plus que les nouvelles réglementations en tout genre, liées au vaste chantier de la Transition énergétique, se sont multipliées en l’espace de très peu de temps.
Citons la RT2012, l’Ecoconditionnalité (et son label RGE à destination des entreprises) mais aussi la nouvelle directive Ecoconception qui va obliger les industriels à revoir leurs feuilles de route en matière de création de produits et notamment de recyclage.
De nouveaux produits et nouvelles solutions doivent donc se mettre en place pour accompagner ce chantier de la Transition énergétique, les objectifs du gouvernement ayant fixé à 500 000 le nombre de logements à rénover par an d’ici 2017.
« Le salon est là pour faire basculer le marché vers de nouveaux standards », résume Guillaume Loizeaud, directeur de la division construction de Reed Expositions France. Pour faciliter la lisibilité de l’événement, les organisateurs ont donc retravaillé certains points comme, tout d’abord, la logistique.
Les capacités de stationnement seront en effet augmentées de 50 % sur le salon affirment les organisateurs. De nouvelles solutions seront trouvées pour gérer les 500 poids lourds qui viennent livrer leurs marchandises à Villepinte. De même, les organisateurs indiquent avoir travaillé sur l’amélioration des transports publics (train, RER et autobus) et de la signalétique.
Le grand concours de l’innovation sera également plus lisible puisque les résultats seront proclamés en amont du salon, dans le cadre d’une cérémonie qui se déroulera le 24 septembre prochain. Autre changement : une approche plus transversale du concours (par thème dédié) permettra d’éviter le cloisonnement des catégories de prix.
Ces innovations seront rendues plus visibles grâce à leur présentation, pendant la durée du salon, sur des tours avec écrans géants implantées dans chacun des 7 halls du parc des expositions.
Enfin, Batimat veut apporter de nouvelles solutions afin « de devenir une grande place de marché ». « En moyenne, un visiteur reste un jour et demi et voit 37 stands » indique Guillaume Loizeaud, qui annonce le lancement d’un réseau social de rendez-vous d’affaires sur le site.
Pour faciliter la visite, quatre parcours thématiques seront proposés, auxquels s’ajoutent 200 conférences sur toute la semaine, dans les Forums disséminés sur les halls. La convivialité sera présente puisque des « cafés » avec lieux de détente seront installés face aux forums afin de poursuivre les échanges entre les intervenants et les auditeurs.
Bien sûr, les organisateurs ont encore du pain sur la planche et devront notamment convaincre les derniers exposants potentiels de participer à la Grand’messe du Bâtiment.
Si IdeoBain -ouvert désormais uniquement aux visiteurs professionnels- affiche déjà presque complet pour son édition (son président Serge Lecat parle d’une « année exceptionnelle »), Interclima+Elec affiche aussi son optimisme par la voix son président Joseph le Jollec.
Batimat de son côté indique un taux de remplissage de 70 % début février, avec quelques « trous noirs » parmi les secteurs. C’est en effet le cas du secteur du béton et globalement des éléments de maçonnerie, à ce jour encore en souffrance. « Mais le secteur de la couverture et celui du bardage/couverture acier seront bien présents » conclut Guillaume Loizeaud