Basé dans les Côtes d’Armor, maître d’œuvre et concepteur, Gauthier Créations, a développé un mode constructif spécifique, avec lequel il réalise des constructions passives, maisons individuelles et petits tertiaires.
« Nous construisons 20 à 25 projets par an en moyen et haut de gamme, explique Stéphane Gauthier, gérant de l’entreprise, et plus de 50 % d’entre eux sont passifs, le reste est bien sûr conforme à la RT2012 ».
Ce mode constructif repose sur deux piliers : structure et enveloppe en blocs de béton cellulaire, avec isolation par l’intérieur classique (laine minérale et plaques de plâtre) et équipements techniques d’une grande simplicité.
« Nos maisons sont chauffées avec de petits radiateurs électriques dotés de détecteurs de présence lorsque lesdites habitations sont RT2102, ou avec une centrale double flux avec bouches chauffantes pour celles qui sont passives. Nous n’utilisons plus ni pompe à chaleur ni plancher chauffant ».
« C’est en nous basant sur le retour d’expérience client que nous avons fait ce choix avec notre bureau d’étude, Fluditec ». En effet, le constructeur peine à trouver des pompes à chaleur de petite puissance, adaptées à une construction qui n’a besoin que de très peu de chauffage en raison de la qualité de son enveloppe.
En outre, « le coût d’entretien devient exorbitant, davantage que les consommations électriques, sans parler du coût fourniture et pose, c’est ce qui nous a incités à trouver des solutions simples et sans ou avec peu d’entretien ».
Idem avec le plancher chauffant, d’autant plus que ce dernier peut poser des problèmes d’inertie dans une maison parfaitement isolée et étanche à l’air.
On l’aura compris, Stéphane Gauthier pense qu’il est de loin préférable pour ces clients d’investir dans l’enveloppe plutôt que dans des équipements techniques. Et côté enveloppe, il essaie de rationnaliser pour proposer un mode constructif fiable parfaitement étanche à l’air, qu’il s’agisse de maisons passives ou RT2012.
C’est ce qui l’a conduit à s’intéresser au béton cellulaire et à nouer des liens avec le fabricant Cellumat : « J’ai utilisé pour la première fois du Monomur en béton cellulaire, il y a dix ans. Maintenant 100% de nos constructions sont réalisées avec ce matériau ».
Un mode constructif qui, outre une différenciation par rapport à la concurrence, présente à ses yeux beaucoup d’atouts : « Ses performances en termes d’isolation comme d’inertie thermique sont très intéressantes, les chantiers sont propres et c’est un matériaux minéral sur lequel les enduits ne décollent pas ».
Aujourd’hui, il l’utilise en blocs de 25 ou de 30 suivant les performances recherchées et il le couple à une dalle isolée par 200 mm de PSE graphité et à un système d’isolation thermique par l’intérieur constitué de 160 mm de laine minérale et plaques de plâtre sur rails.
Le tout, en veillant à l’étanchéité à l’air : « Nous y sommes très attentifs, nos maisons sont parfaitement étanches ». Pour y parvenir – et même si le béton cellulaire avec son enduit extérieur pourrait répondre aux obligations de la RT2012 –, il ajoute un enduit technique projeté en face intérieure.
« Ainsi, là où la RT2012 impose une étanchéité à l’air à 0,60, nos constructions affichent une moyenne de 0,19. Nous sommes trois fois plus performants que les obligations réglementaires ».
Pour autant, deux objections viennent à l’esprit : le coût et la difficulté de mise en œuvre d’un mode constructif méconnu des entreprises de maçonnerie. Deux objections que le maître d’œuvre balaie.
« Concernant le surcoût lié au béton cellulaire, il faut considérer la construction dans son ensemble. Par rapport à la brique qui a de moins bonnes performances thermiques, il est de 1500 € pour une maison de plus de 100 m2. Ce coût est largement compensé par les économies que nous réalisons sur les équipements techniques.
Avec les bonnes explications, nous arrivons facilement à convaincre nos clients ». Et à propos des difficultés de mise en œuvre, sa réponse est toute trouvée : être bien entourés. « Nous avons noué des partenariats avec des entreprises de maçonnerie locales, et certaines d’entre elles, comme nous, ne jurent plus que par le béton cellulaire ».