Cette rencontre, à laquelle participait également la Fédération des entreprises d'outre-mer (Fedom), intervenait quelques jours après la fin d'une grève de neuf jours dans le secteur du BTP à La Réunion à la suite de l'échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2016.
Le patronat refusait toute augmentation de salaires en raison "de la crise grave que traverse le BTP". Les syndicats réclamaient 3% de hausse, ils ont obtenu 1,9%.
"Commande publique défaillante, délais de paiement inacceptables, blocage administratif des dossiers de défiscalisation", les présidents des trois fédérations du bâtiment de Guadeloupe, Martinique et Guyane avaient fait part le 15 avril de leur "désarroi", dans une lettre commune, en demandant des "solutions réelles", menaçant de "préparer et réaliser des actions" sur les trois territoires.
"Alerté depuis plusieurs semaines sur le sujet", le ministère a notamment décidé d'anticiper l'attribution de subventions de l'Etat, le Fond exceptionnel d'investissement, pour soutenir les commandes publiques des collectivités locales et augmenter le volume d'activité des entreprises du BTP, a-t-on précisé dans l'entourage de la ministre.
La ministre a aussi mandaté les préfets pour qu'ils réunissent rapidement les acteurs du secteur, afin de faire le point des entreprises en grandes difficultés et des retards de paiement des collectivités et voir comment leur apporter des solutions concrètes, en matière de paiement des factures des collectivités, parfois en souffrance depuis longtemps, et en matière d'aide sociale et fiscale, selon la même source.
Parmi les solutions à plus long terme, est envisagé "d'ici quelques semaines", la simplification des agréments fiscaux qui permettent de débloquer les dossiers de logements sociaux", pour relancer la production.
Autre piste évoquée, pour éviter de faire reporter les retards de paiement aux entreprises, la mobilisation de la BPI et de l'Agence française de développement (AFD), pour voir quelle facilité de paiement mettre en place.