Dans le secteur de la construction, Jacques Chanut, qui préside la Fédération française du bâtiment (FFB), a redemandé "le report d'un an de l'entrée en vigueur du dispositif", lors d'une conférence de presse.
Le compte pénibilité vise à permettre aux salariés du privé ayant exercé des tâches pénibles, de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel.
Potentiellement, 3 millions de personnes sont concernées, selon le gouvernement qui a retenu dix facteurs, dont quatre en vigueur depuis 2015: travail de nuit, travail répétitif, en horaires alternants ou milieu hyperbare (sous-marin).
Au 1er juillet, six autres doivent entrer en application: postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes et bruit.
Toutefois, reconnaît M. Chanut, les entreprises n'auront à faire leurs déclarations que début 2017 et pourront "les modifier jusqu'en septembre 2017", voire 2019 "si la modification joue en faveur du salarié".
"Il n'y a donc pas lieu de se précipiter" dit-il, et ce délai doit être mis à profit pour peaufiner les "référentiels", sortes de modes d'emploi établis par les branches pour cartographier les postes exposés.
A ce jour, seul le secteur des "boissons" a présenté le sien mais une dizaine auraient achevé ce travail. Selon l'UPA, "aucune branche de l'artisanat ou du commerce de proximité, comme d'ailleurs l'immense majorité des secteurs professionnels, n'a abouti".
Au sein du bâtiment, ce travail mené depuis "plusieurs mois", rencontre deux difficultés, a rapporté M. Chanut, la polyvalence et un environnement de travail contraint : un carreleur peut être amené à travailler à proximité d'un maçon qui utilisera un marteau-piqueur pendant une semaine.
Parmi les principales organisations patronales, le Medef via son président Pierre Gattaz, juge les six derniers critères "techniquement inapplicables", en particulier pour les petites entreprises.