Après avoir régulièrement crû pour atteindre 31,8 milliards d'euros en 2013, "ce montant est resté stable en 2014 et se maintient en 2015, les premières estimations portant le total à 32 milliards d'euros", note l'Institute for Climate Economics, dans son Panorama annuel des financements climat en France.
Sont considérés comme des investissements en faveur du climat, les dépenses permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, le nucléaire, la rénovation énergétique des bâtiments, les infrastructures de transports durables, ainsi que dans les secteurs non énergétiques (agriculture, forêts, etc.).
Ils représentent ainsi environ 10% de l'ensemble des investissements matériels français. Cette stagnation cache "des évolutions contrastées" entre les secteurs, a nuancé Hadrien Hainaut, chef de projet à I4CE (émanation de la Caisse des Dépôts), à l'Assemblée nationale où il présentait le rapport.
Les investissements dans l'efficacité énergétique ont fortement augmenté pour atteindre 14,1 milliards d'euros, alors qu'ils ont reculé dans les infrastructures de transports depuis 2013, passant de 11,6 à 9,5 milliards d'euros.
La feuille de route de la transition énergétique française prévoit qu'il faudra doubler les ressources publiques entre 2016 et 2023 pour atteindre les objectifs de la loi sur la transition énergétique. Au regard de la tendance depuis 2013, "il y a besoin d'une accélération importante", constate Hadrien Hainaut.
En 2014, année de référence de l'étude, si les ménages et les entreprises privés ont réalisé 59% des investissements, plus de la moitié des financements (55%) sont conduits par le secteur public (Etat, collectivités, fonds européens, banque publique d'investissement, etc.).
"Demain, mobiliser plus de financement pour la transition énergétique c'est actionner un certain nombre de leviers pour mobiliser les financements privés", a estimé Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale.
Mais l'I4CE prévient que "plus d'investissements ne signifie pas toujours de meilleurs résultats pour le climat", car certains grosses dépenses d'équipements, par exemple dans les transports, peuvent avoir un impact direct moindre sur les émissions de gaz à effet de serre, que des dépenses moins coûteuses. Il faut aussi "réorienter les investissements" vers des projets plus efficaces, indique M. Hainaut.