Le fabricant basé à Vénissieux - il y emploie 130 personnes depuis sa reprise d'une usine Bosch en 2014, contre 46 sur le site breton - avait été placé en redressement judiciaire le 1er mars en raison de difficultés financières et le tribunal de commerce de Lyon doit se prononcer sur sa situation de façon imminente.
Selon les élus du personnel breton, l'audience devait initialement examiner des offres de reprise pour le site de Lannion, dont le carnet de commandes intéressait des candidats.
Mais ceux-ci ont finalement jeté l'éponge car la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), dénoncent les représentants des salariés, a "laissé partir à la concurrence asiatique" les deux tiers des marchés qui revenaient à Sillia VL dans le cadre d'un appel d'offres lancé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour construire des centrales solaires en France.
Des clients de Sillia VL avaient été lauréats de cet appel d'offres - le troisième de la CRE, lancé fin 2015 - et s'étaient engagés à utiliser ses modules photovoltaïques. Un choix modifiable en cas de force majeure mais que la DGEC s'était engagée à "protéger", le temps que le fabricant négocie avec des repreneurs potentiels.
Or, les clients de Sillia ont finalement été autorisés par l'administration à utiliser d'autres modules - chinois - en arguant de la procédure de redressement judiciaire.
"Ceci a eu pour conséquence le désengagement immédiat des sociétés ayant déposé un dossier de reprise de notre site au tribunal de commerce de Lyon", déplorent Mickaël Bossé et Laurent Le Coz, élus du personnel.
"Nous souhaiterions obtenir un rendez-vous afin de trouver une solution pour permettre de sauvegarder les emplois de Sillia Lannion et ainsi sauvegarder la filière photovoltaïque française", ajoutent-ils à l'adresse du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, et du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
"On n'utilise pas de bonbonnes de gaz mais on est exactement dans la même situation que GM&S à La Souterraine", a souligné M. Bossé, qui espère donc que le gouvernement mettra son poids dans la balance comme pour l'usine de la Creuse.