Un ancien pilote de ligne proche de Nicolas Hulot, Gérard Feldzer, un ingénieur membre du Conseil économique et social, Michel Badré, et une préfète, Anne Boquet, ont été désignés par Matignon pour se pencher sur le projet polémique de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l'agglomération, vers Notre-Dame-des-Landes.
Dénonçant "une parodie de conciliation" et une "mascarade", Des ailes pour l'Ouest a annoncé dans un communiqué qu'elle "refusait de s'y associer" et "renouvelait sa demande d'entretien de toute urgence avec le Premier ministre".
Soulignant que les conclusions de la médiation "sont probablement déjà écrites", elle se dit "stupéfaite" par la nomination "de deux opposants notoires au projet". "Il est inacceptable que Gérard Feldzer, un ancien élu EELV qui soutient ouvertement les zadistes occupants de la ZAD, ait été nommé, abandonnant ainsi toute notion d'objectivité", a déclaré Alain Mustière, président de l'association.
"Quant à Michel Badré, il a été nommé au CESE (Conseil économique et social, NDLR) par une association opposée au projet, ce qui est inacceptable", a-t-il ajouté.
Bruno Retailleau, président du Syndicat mixte aéroportuaire (SMA), qui regroupe les collectivités soutenant le nouveau projet d'aéroport, a également qualifié la médiation de "mascarade", se disant aussi stupéfait par le choix de Gérard Feldzer, qu'il qualifie de "militant".
"Si le gouvernement ne me donne pas des garanties sérieuses sur la neutralité de cette médiation, je ne me rendrai pas à cette réunion. Car je ne me prêterai pas à une parodie de concertation", a déclaré M. Retailleau, également président (LR) de la région Pays de la Loire.
Les anti-aéroport se sont montrés plus partagés sur le choix des médiateurs. "Il y a une préfète, je suis toujours méfiant sur les préfets qui sont aux ordres", a réagi Dominique Fresneau, membre de l'Acipa, principale association d'opposants. "Quant au contenu de la mission, on essaye de faire confiance à Nicolas Hulot qui connaît très bien le dossier.
Si l'intérêt de cette mission est d'étudier toutes les alternatives possibles à Notre-Dame-des-Landes, bien sûr qu'on les étudiera comme on le fait déjà", a-t-il ajouté."Je n'ai pas de réaction a priori sur les personnalités", a expliqué de son côté Françoise Verchère, co-présidente du CéDpa, le Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport, assurant "qu'aucun des noms n'a été proposé par nous".
"Ce qui est important, c'est que la méthode de la médiation, son contenu et la manière dont vont se faire les études se fassent bien et en concertation avec nous", a-t-elle jugé.