Les différentes analyses de la médiation "confirment l'absence de solution parfaite, chaque option apparaissant marquée par au moins un handicap significatif sur un critère particulier", l'environnement et l'étalement urbain pour le projet de Notre-Dame-des-Landes, les nuisances sonores "significatives" pour l'aménagement de Nantes-Atlantique, soulignent dans leur rapport les médiateurs.
Dans ce dossier, "la première nécessité est celle d'une décision de l'Etat, qui n'a que trop tardé", jugent ces experts, qui préconisent l'évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, occupée par 200 à 300 personnes, dès le choix de l'exécutif sur l'une des deux options.
Le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé lors de la réception du rapport qu'une "décision claire", devant notamment permettre "un retour à la normale" concernant "l'ordre public", serait prise avant fin janvier.
Le rapport d'une soixantaine de pages, sans les annexes, dresse les avantages et les inconvénients des deux options, sur la base d'un accueil de neuf millions de passagers à l'horizon 2040, contre cinq millions actuellement.
S'il ne tranche pas, le document émet des recommandations et n'écarte pas l'option d'un réaménagement de l'actuel aéroport nantais, qui a toujours été "contestée dans sa faisabilité même" par les partisans d'un transfert à Notre-Dame-des-Landes, collectivités locales en tête.
Les besoins de réfection de la piste seraient ainsi "significatifs" mais "beaucoup moins importants et moins coûteux que ce qui était annoncé jusqu'ici" et un réaménagement de l'actuel aéroport n'entraînerait pas "de restriction nouvelle dans les projets d'urbanisme de l'agglomération nantaise", pointe notamment le rapport, balayant certains arguments des pro-transfert.
Sur un autre sujet "sensible et controversé", celui des nuisances sonores, elles sont "significatives" et devraient être maintenues "à peu près dans leur état actuel si aucune mesure particulière n'est prise", soulignent les experts, qui recommandent "en tout état de cause" de réviser de manière urgente le plan de gêne sonore (PGS) et le plan d'exposition au bruit (PEB), datant pour ce dernier de 2004.
La comparaison des coûts futurs penche "en faveur" de l'option de réaménagement de Nantes-Atlantique, estimée "entre 365 et 460 millions" d'euros, contre "730 millions" d'euros pour une construction à Notre-Dame-des-Landes.
Mais ces données ne prennent pas en compte l'éventuelle indemnité de résiliation du contrat de concession actuel entre l'Etat et une filiale du groupe de BTP Vinci, qui n'a pas été chiffrée.