Trois caractéristiques principales font du béton une matière très appréciée des maîtres d’ouvrage : une liberté formelle permise par une grande facilité de moulage, une large palette de couleurs liée aux composants du béton et à l'ajout de pigments et les différentes textures rendues possibles pour en animer la surface.
C’est ici qu’intervient le béton décoratif, également dit « esthétique » ou « architectonique », qui est proposé dans différents aspects de finition.
© Sika
Pour offrir une large palette de variétés esthétiques, le béton peut en effet faire appel à divers procédés techniques pour présenter le relief décoratif voulu. On peut ainsi lui appliquer deux sortes de traitements : chimiques ou mécaniques.
Le traitement chimique de la désactivation consiste à appliquer un retardateur de prise sur le coffrage avant le coulage. Il peut être appliqué au rouleau ou au pinceau en fond de moule, pulvérisé sur béton frais ou encore recevoir un papier retardateur pour la réalisation de motifs.
La peau du béton est ensuite enlevée par lavage au jet d’eau, à la brosse ou par sablage à faible pression suivant la profondeur du traitement. Cette technique permet le traitement de surfaces de grandes dimensions, tout en étant précise grâce à une profondeur de l’attaque parfaitement maîtrisée.
Pour leur part, les traitements mécaniques peuvent être réalisés sur des bétons frais. C’est le cas du béton lavé (à très faible pression) ou brossé (environ deux jours après le décoffrage). Ils peuvent également procéder par chocs sur le béton durci. Ce sera le cas du béton:
Ces solutions esthétiques se trouvent davantage chez les maîtres d’ouvrage privés que publics en raison de la plus grande surface de budget dont disposent davantage les premiers. On observe aussi cependant un engouement grandissant auprès des maîtres d’ouvrage publics.
« Les bétons décoratifs gagnent des parts de marché »
Quel est le chiffre d’affaires représenté par les bétons décoratifs en aménagement extérieur et quelle croissance a poursuivi ce marché durant les cinq dernières années ?
Il est difficile de donner un chiffre d’affaires global de ce marché. Toutefois, on estime qu’il représenterait aujourd’hui 5 à 7% du marché total du béton. Le marché global est en croissance aujourd’hui, la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage étant très friandes de ces solutions.
Quant au taux de croissance sur les 5 dernières années, il est également difficile à évaluer, mais il est clair que les bétons décoratifs gagnent des parts de marchés. En fait, le besoin se construit suivant l’offre qui permet non plus uniquement d’obtenir des ouvrages résistants et durables, mais également beaux, confortables, écologiques, voire technologiques.
Le béton décoratif répond en effet aux différents enjeux de la ville durable. Décliné en béton drainant, il permet de lutter contre l’imperméabilisation des sols en autorisant l’infiltration des eaux de pluies dans les sols. Par sa teinte claire, il permet en outre d’atténuer les îlots de chaleur urbains et de réduire les nécessités d’éclairage nocturne …
Quels sont les acteurs en présence aujourd’hui ?
Ce marché concerne les fournisseurs de béton prêt à l’emploi, les pré-fabricants, les fabricants d’adjuvants pour béton, les fournisseurs d’équipement de mise en œuvre, les entreprises spécialistes de la chaussée en béton ou de la maçonnerie paysagère.
Quels sont les facteurs de croissance du marché ?
Les bétons décoratifs existent depuis une vingtaine d’années, mais ils ont surtout évolué depuis 10 ans, tandis que les 5 dernières années ont vu l’apparition sur le marché des bétons scintillants, luminescents ou encore du pochoir, qui séduisent beaucoup les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre.
Ceux-ci s’intéressent aux variations de teintes, aux démarcations visuelles pour distinguer les zones piétonnières du reste de la chaussée ou encore les aménagements extérieurs plus esthétiques.
Les facteurs de croissance du marché résident aujourd’hui en premier lieu dans la formation à l’innovation côté entreprises de mise en œuvre et dans le développement d’équipements de mise en œuvre spécifique, mais aussi dans les exigences de confort et de réduction de l’imperméabilisation des sols……
Comment fonctionne la distribution de ces solutions et quelles compétences doivent avoir les entreprises de mise en œuvre ?
Nous livrons les chantiers à partir de la centrale à béton la plus proche. Nos produits prêts à l’emploi sont ensuite mis en œuvre par les entreprises. Nous travaillons en amont avec l’architecte ou le maître d’ouvrage sur différentes solutions, et apportons nos conseils et notre assistance technique de la mise en œuvre à la finition.
La bonne préparation des supports et la maîtrise des techniques de mise en place sont essentielles pour assurer une finition de surface de qualité. De plus, les techniques évoluant au fil des années, il est important que les entreprises puissent suivre des formations au fur et à mesure de l’apparition de nouvelles solutions sur le marché. C’est pourquoi nous proposons des programmes dédiés pour créer un réseau d’applicateurs labellisés et agréés.
©Chryso
Le centre met son expérience et ses compétences au service des artisans et industriels du béton. L’apprentissage se fait sur site ou dans ses locaux et vise le béton ciré, imprimé, coloré ou drainant, le recouvrement décoratif millimétrique, l’enduit imprimé, la résine polyaspartique et les revêtements décoratifs. Une formation sur mesure est également possible en faisant part de ses besoins au centre (01 64 36 13 64).
Ainsi, l ’Institut Européen de Formation-Les Compagnons du tour de France (IEF-CTF) accueille, depuis deux ans, dans son centre de formation du Jura des apprentis auxquels ils dispensent des formations mises au point par la Béton Academy, en vue d’obtenir un certificat d’ « applicateur de béton décoratif ». Les coûts : béton ciré : 500 € HT/2 jours; béton imprimé: 600 € HT/2 jours; microchape, Aggreg'Art/Texture Top: 600 € HT/2 jours; résine polyaspartique: 350 € HT/1 jour et Vertic'Art: 600 € HT/2 jours.
Dans son CCTP – Bétons esthétiques et décoratifs, Sika rappelle les conditions de bonne exécution de ce type de solutions. Ainsi, afin de rendre le béton plus performant et répondre aux différentes contraintes du chantier, il est conseillé d’appliquer différents additifs :
Par ailleurs, les travaux doivent être exécutés conformément aux clauses et conditions générales des documents suivants :