Saint-Gobain Glass parie sur l'innovation et la « dynamique de marché »

Saint-Gobain Glass parie sur l'innovation et la « dynamique de marché »

Patrick Dupin a présenté le 18 septembre un bilan et les perspectives du Pôle Vitrages de Saint-Gobain qui représente 15 % du chiffre d'affaires total du groupe.




 

Patrick Dupin, est Directeur général adjoint de Saint-Gobain, chargé du pôle vitrage (Matériaux innovants).Photo©Jean Chiscano

 

Patrick Dupin affiche sa satisfaction. Le Pôle Vitrage dont il est responsable chez Saint-Gobain se porte bien. Ses deux principaux marchés - le bâtiment et l’automobile - sont en croissance.

 

Le verre, activité historique de Saint-Gobain, atteint 6 milliards d’euros de CA, soit environ 15% du chiffre d’affaires total de l’entreprise dont 40% dans le marché du transport - surtout l’automobile.

 

Ainsi, en Europe, une voiture sur deux est équipée par Saint-Gobain Glass - et le reste en verre plat destiné au bâtiment. Le Pôle Vitrage emploie 35 000 personnes dans le monde et sa belle croissance, de 5 à 6% par an sur une longue période, est à 40% tirée par ses innovations.

 

De forts investissements hors d’Europe

 

Mais la croissance de l’activité verrière s’effectue désormais pour l’essentiel hors de France et même hors d’Europe : les marchés émergents - Brésil, Egypte, Inde et Colombie -, le Mexique - arrière-cour industrielle des Etats-Unis jusqu’à ce que le Président Trump en prenne ombrage - et la Chine, dont un groupe de taille mondiale ne peut être absent, selon Patrick Dupin, drainent l’essentiel des projets de développement et des investissements du Pôle Vitrage.

 

Les marchés émergents représentent dejà la moitié des ventes de verre du groupe et devraient atteindre 55 à 60 % d’ici 5 ans, selon Patrick Dupin.

 

D’importantes innovations

 

Patrick Dupin estime que Saint-Gobain Glass est reconnu dans le monde pour sa capacité d’innovation. Des clients prospectifs, notamment en automobile, viennent voir le groupe avec des questions techniques pointues. Les résoudre dans de bonnes conditions techniques, de qualité et de prix permet au Pôle Vitrage d’élargir son portefeuille de clients.

 

Patrick Dupin cite la protection thermique comme l’axe commun des innovations dans l’offre de produits verriers du groupe, aussi bien sur le marché de l’automobile que sur celui du bâtiment.

 

Il existe d’ailleurs, d’après lui, d’importantes synergies entre les deux marchés en matière de R&D. Par exemple, le Pôle Vitrage développe des affichages de données sur pare-brises qui pourront parfaitement être transposés sur des miroirs ou des vitres dans le bâtiment.

 

Une volonté d’aller au-delà du verre

 

Patrick Dupin décrit aussi la stratégie du Pôle Vitrage pour « aller au-delà du verre, vers des systèmes et des services ». Il cite trois exemples. 

 

Premièrement, Saint-Gobain a annoncé l’acquisition en mars dernier de la société italienne Logli Massimo, spécialiste des accessoires pour fixation des parois vitrées de toutes sortes : portes extérieures et intérieures, portes coulissantes, garde-corps, vitrines, étagères, parois de douches, … Le but est de fournir au client un système complet avec vitrage et fixations.

 

Deuxième exemple cité, les verres ajoutant une fonction. C'est ainsi le cas du verre opacifiant SageGlass dynamique ou Priva-Lite à occultation commandée pour accroître la confidentialité, le verre pare-feu en parois ou en porte avec, au passage, la résolution de l’épineuse question technique de l’étanchéité entre ouvrant et dormant pour les portes anti-feu.

 

Des services rendus aux architectes

 

Enfin, le troisième exemple concerne les services rendus aux architectes. Le Pôle Vitrage a développé en Inde, puis importé en Europe, un soft qui permet de simuler le rendu réaliste de façades. Le soft importe le plan 3D – les formats importés n’étaient pas très clairs -, puise dans la bibliothèque de solutions de façades et de vitrages pour ouvrants Saint-Gobain Glass et restitue un rendu réaliste du bâtiment.

 

L’architecte peut changer de verre, mais aussi changer l’environnement du bâtiment : nuit, jour, temps ensoleillé ou nuageux, etc. C’est à la fois un outil de travail pour les architectes et un moyen pour eux de convaincre leurs clients maîtres d’Ouvrage.

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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