Après la crise de 2017, les isolants en polyuréthane en phase de "reconquête"

Après la crise de 2017,  les isolants en polyuréthane en phase de

Le syndicat national des isolants en polyuréthane (SNPU) reprend la parole après une année de silence. La crise des matières premières a marqué le secteur qui reprend peu à peu confiance.




C’était en avril 2017 : le SNPU, regroupant 5 fabricants (Iko Insulation, Soprema, Knauf, Recticel, Unilin) et des producteurs de matière première, tirait la sonnette d’alarme en constatant l’envolée des prix et la rareté de certaines matières premières indispensables à la fabrication des panneaux isolants en polyuréthane.

 

Le MDI (méthyl-di-isocyanate), l’un des composés chimiques, utilisé dans la fabrication des panneaux, au même titre que le polyol, avait en effet vu son prix doubler depuis fin 2016, en raison d’un manque de disponibilité de la matière. En cause : un malheureux concours de circonstances dans les usines des principaux producteurs mondiaux (dont une explosion chez Covestro)

 

Obligés de contingenter leurs livraisons, les fabricants de panneaux en PU n’ont pas pu durant de longs mois alimenter tous les professionnels, dont les étancheurs et couvreurs, le produit étant majoritairement utilisé en toiture terrasse.

 

Une année 2018 en repli de 10 % pour le PU

 

Rappelons que grâce à sa résistance à la compression et sa très conductivité thermique avec un lambda de 0,022 W/m.K (moyenne Acermi des 5 fabricants du SNPU), le panneau de PU demeure le leader en isolation support d’étanchéité de toiture en béton. Il constitue également une alternative en bac acier avec 5 % du marché à ce jour. Il est enfin utilisé en ITE (isolation thermique par l’extérieur) pour les murs

 

En 2018, le SNPU affirme avoir conforté sa position sur le marché global des isolants (10 % de parts de marché) malgré un repli de l’activité. Le syndicat a en effet enregistré une baisse de 10 % de sa production l’année dernière (soit 23,4 millions de m2) par rapport à l’année 2017 (25,6 millions de m2 en 2017 et 25,5 millions de m2 en 2016).

 

Pour le syndicat, le recul du panneau de PU en 2018 est imputable avant tout au ralentissement général de l’activité du bâtiment. Parmi les causes de cette baisse d’activité, il relève également le surstockage de matériaux (post crise 2017) ainsi que les intempéries et le retard des chantiers en 2018.

 

Livraison des produits PU en une semaine

 

« Ce repli ne nous inquiète pas outre mesure, relève Hervé Fellmann, président du SNPU et directeur général de Soprema, car la baisse d’activité est liée à des facteurs externes. « En fait, nous reculons dans un marché en croissance pour le PU » reprend-t-il.

 

Il n’en reste pas moins que le matériau a perdu des parts de marché face à ces concurrents que sont la laine minérale (dont la laine de roche) ou le polystyrène. « Mais le PU n’est pas mort et nous sommes ressortis beaucoup plus forts même si nous avons pris des coups » insiste Hervé Fellmann.

 

Le syndicat « dont le marché est en phase de reconquête » se targue aujourd’hui de pouvoir livrer les produits en une semaine (contre 2 à 3 mois en 2017). Il met en avant les avantages que sont la légèreté du produit et sa moindre densité qui permettent d’optimiser son bilan carbone. La densité de la mousse PU en panneau ne dépasse pas 32 kg/m3.

 

Les avantages de la légèreté du polyuréthane

 

Outre la moindre pénibilité sur chantier grâce à leur légèreté, les panneaux ne nécessitent pas de bâchage préalable ni de matériau de protection particulière.

 

En rénovation, la légèreté du panneau est également un atout : il pourra supporter par exemple le poids de panneaux photovoltaïque ou celui d’un système végétalisé en toiture sans renfort de charpente, souligne Hervé Fellmann.

 

Aujourd’hui, les panneaux se développent en bardage, vêture et vêtage. Ils affichent une progression de 30 % par rapport à 2017 dans ces applications et représentent 6 % du marché des bardages isolés en 2018. A noter que le panneau est autorisé en ERP jusqu’à 240 mm d’épaisseur en 2 lits associé à un bardage au moins A2-s3,d0.

 


Source : batirama.com / F. Leroy

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