La croissance des ENR dans le monde se poursuit à un rythme soutenu depuis 10 ans. Mais cela ne suffit pas pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur la protection du climat. © REN21
REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century) est une organisation internationale qui suit le développement des ENR depuis 2004 et publie un rapport annuel sur l’état des ENR dans le monde. En ouverture des conférences mardi 14 Mai, à la veille du salon, Arthouros Zervos, président de REN21 a dévoilé le contenu du rapport 2018.
A travers le monde, la transformation de la génératyion de l'électricité au profit des ENR est largement en bonne voie. ©REN21
A travers le monde, les prix des ENR baissent, tandis que les investissements en ENR croissent rapidement. En 2018, la capacité de production d’électricité photovoltaïque a augmenté de 39% dans le monde (+98 GW) pour atteindre 402 GW.
La capacité de production d’électricité à base d’éolien a augmenté de 52 GW et parvient à 639 GW. Tandis que la capacité de production solaire thermique atteint 472 GWth.
Les quatre pays leaders dans le monde pour la pénétration du PV et de l’éolien dans leur production d’électricité sont : le Danemark (52,9%), l’Uruguay (28,1%), l’Allemagne (26%) et l’Irlande (25,2%).
Malheureusement, la France n'apparaît pas - pas encore - parmi les leaders mondiaux pour la production d'électricité à base d'éolien et de photovoltaïque. ©REN21
Depuis au moins deux ans, la génération d’électricité par panneaux PV est désormais moins coûteuse que toute autre technologie, sur la base d’une utilisation pendant 40 ans.
En Allemagne en 2018, par exemple, les résultats des enchères 2018 PV ont systématiquement abouti à des prix inférieurs à 50 €/MWh. Au Texas, des enchères sur un projet de 150 MW PV ont abouti à un prix de 21 $/MWh (18,69 €/MWh au taux de change du 14 Mai 2019).
Côté éolien terrestre, les enchères sur les capacités de production sont parvenues à 26,7 €/MWh au Mexique, à 38 €/MWh en Allemagne. En ce qui concerne l’éolien off-shore, les projets en Allemagne et en Hollande se sont conclus sans subvention publique : les producteurs vendront au prix du marché.
Si les énergies renouvelables croissant, leur contribution à la consommation globale d'énergie dans le monde demeure trop modeste. ©REN21
La part des ENR, hors du secteur de la production d'électricité, reste très faible. ©REN21
La transition énergétique a bien démarré seulement pour la génération d’électricité (25% ENR), tandis que la production de chaleur est renouvelable seulement à 27% et 3% pour les transports.
Alors que la production de chaleur et de froid atteint pratiquement 50% de la consommation d’énergie dans le monde, les ENR ont contribué pour seulement 10,3% de la production de chaleur et de froid.
REN21 estime que le vecteur le plus simple et le plus efficace pour augmenter la part des ENR dans la génération de chaleur et de froid est le développement des réseaux de chaleur et de froid urbains.
En effet, la rentabilité d’un champ de capteurs solaires thermique est bien meilleure s’il est utilisé à la fois pour produire de la chaleur et du froid. Sa maintenance est mieux gérée et moins coûteuse dans le cadre d’un process quasi-industriel que dans le cas d’installations individuelles.
De plus, dans les villes qui concentreront 70% de la population mondiale à l’horizon 2050, la place manque pour l’installation de panneaux PV et solaires thermiques sur les bâtiments. Tandis que des installations industrielles en limite des villes demeurent possibles.
REN21 recommande de passer d’une transition électrique à une réelle transition énergétique : solaire thermique, biomasse, éolien, …
Source : batirama.com / Pascal Poggi